Pour seul pardon de Thierry Brun, le dernier combat

Un auteur de romans noirs

Auteur de Surhumain (Plon, 2010, des Rapaces (Éditions Le Passage, 2016), d’Origine Paradis (Éditions Hors d’Atteinte, 2020) et de Ce qui reste de candeur (Jigal, 2020), Thierry Brun s’inscrit dans la tradition du roman noir par ses choix de personnages, blessés et marqués par le passé, et une critique sociale sous-jacente. Pour seul pardon est typique, on va le voir, de sa démarche.  

Un homme au bout de sa route

A mi-novembre, le froid avait définitivement chassé l’été depuis quelques semaines. L’index sur la queue de détente, la joue frôlant la crosse, l’œil bien ouvert, Thomas Asano avança d’un pas en visualisant la balle qui serait dans quelques secondes propulsée par l’explosion. 

Qui est Thomas Asano ? Un ancien taulard devenu l’homme à tout faire de Léon Chevreux. Il ne se plaint pas, fait tous les boulots que ce dernier lui donne et survit dans une petite ville des Vosges. Asano, homme hanté par son passé, ne se plaint jamais. Un employé modèle. Personne ne sait qu’il envoie des messages à la femme qui l’a quitté, Béatrice, sans espoir de réponse. Cela ne l’empêche pas de céder à Élise, la fille du patron, un de ces soirs où l’impossible arrive.

Sans l’avoir voulu au départ, le voilà impliqué dans l’histoire de cette famille. Et lorsque Léon Chevrier se retrouve en possession d’un stock de cocaïne, recherché par ses propriétaires, que Léon lui-même est abattu… Thomas Asano retrouve ses réflexes d’homme de guerre, de tueur. Et il ira jusqu’au bout.  

Un roman qui remue les entrailles

En terminant ce roman, on est secoué. Secoué par l’histoire, bien découpée et bien rythmée, digne de la tradition du polar. On est secoué aussi par l’itinéraire de Thomas Asano, un homme qui a fait des mauvais choix, hanté par les combats de Sarajevo et la prison, et qui refait sa vie dans un coin perdu de la France périurbaine (ça donne de beaux passages). Il a aimé Béatrice et le voilà devant faire face à Élise. Elle lui redonne le goût à la vie mais… Je vous laisse découvrir la fin, lecteur, mais vous ne pourrez rester indifférent à son destin.

Pour seul pardon est un vrai roman noir.

Sylvain Bonnet

Thierry Brun, Pour seul pardon, Jigal, septembre 2021, 200 pages, 18 eur

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