Avec Aliens : Perdition, James Stokoe renoue avec l’horreur du premier Alien

En retournant aux origines de la saga Alien, James Stokoe livre avec Aliens : Perdition une relecture réussie et flippante du premier film de Ridley Scott.

 

 

Le vaisseau de ravitaillement Atol Sphacteria reçoit un signal de détresse d’un vieux cargo de la Compagnie Weyland. Dans un premier temps, l’équipage craint une embuscade de pirates, mais les scanners indiquent la présence de caissons cryogéniques en état de marche. Le capitaine Hassan et ses hommes décident de pénétrer dans le cargo pour l’explorer, à la recherche d’éventuels survivants…

 

 

 

Faut-il expliquer les origines de l’Alien ?

Quand Ridley Scott a remis la main sur la franchise Alien, il a commis Prometheus et Covenant. Ses films tombent malheureusement dans un piège : celui de vouloir expliquer ad nauseam l’origine des Aliens. Car finalement, quel besoin (autre que le marketing) y a-t-il à vouloir créer une « mythologie » autour de ces extra-terrestres tueurs ? Un projet qui va à l’encontre du premier volet de la saga, Alien le huitième passager, qui supportait parfaitement l’absence de toute explication sur la créature. Avec Aliens : Perdition, James Stokoe prend cette tendance à rebours, et choisit de livrer un pur récit d’épouvante, à l’ancienne, une sorte de remake du Alien originel.

 

 

Un jeu de massacre

Pour faire simple, Perdition suit la trame d’Alien, avec cette opération de sauvetage qui tourne mal et attire l’attention d’un monstre assassin. Le travail de Stokoe consiste à raviver un slasher spatial, comme pouvait l’être Alien à son époque. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’y entend. Perdition est âpre, simple, linéaire. Pas de fioritures. Un équipage, un équarrissage en règle, et au milieu du jeu de massacre, un être humain plus malin (ou plus chanceux), qui tente de s’en tirer coûte que coûte. C’est à la fois la promesse de Stokoe mais aussi, d’une certaine manière, la limite de son exercice. Si on accepte ce principe, Aliens : Perdition constitue un joli morceau de SF hard science matinée d’horreur sanglante.

 

 

Des dessins bourrés de détails

James Stokoe assure lui-même les dessins d’Aliens : Perdition. C’est un des atouts très sérieux de cet album. Car Stokoe propose des planches bourrées de détails. Dans Alien, Ridley Scott soignait ses décors, et notamment les couloirs du Nostromo. Dans Perdition, Stokoe fignole le moindre espace, cisèle les coursives de ses vaisseaux, pense les designs des vaisseaux et de l’équipement, et détaille les tenues et les combinaisons de ses personnages. Il ne faut pas manquer de prendre le temps pour observer tous ces détails, ils participent au plaisir de lecture.

 

Stéphane Le Troëdec

James Stokoe (scénario et dessin), Aliens : Perdition, traduit de l’anglais par Fred Wetta, Wetta Comics, juin 2018, 108 pages, 22,95 euros

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