Avengers : Ultron Forever

Ultron ForeverUltron Forever est un récit complet en dehors de toute continuité, et donc accessible aux néophytes. C’est à la fois une force, mais aussi une faiblesse, puisqu’au final l’intrigue est anecdotique. N’empêche que cette épopée généreuse a de quoi plaire à tous les lecteurs de comics. En prime : les fabuleux dessins d’Alan Davis, particulièrement en forme !

 

 

Commençons par remettre cet album dans son contexte. Les 3 numéros spéciaux d’Ultron Forever sortent au printemps 2015. Au même moment, le film Avengers : L’Ère d’Ultron sort en salle. Pour l’éditeur Marvel, il s’agit de capitaliser à la fois sur les super-héros et le vilain mis en avant par l’exposition marketing du film. Le titre choisit par le scénariste Al Ewing fait aussi référence à une célèbre saga de la fin des années 90, Avengers Forever. Dans cette dernière, une poignée d’Avengers, vivant à différentes époques, étaient arrachés à leurs réalités respectives, afin de sauver la Terre.

 

Ultron Forever

 

Ultron, maître de la Terre

Ultron Forever reprend manifestement cette idée de réunir les incarnations alternatives des Avengers. Aux versions contemporaines de Black Widow et de Vision s’ajoutent le Hulk bicéphale des années 60, l’Iron Man version Denny O’Neil, le Thor barbu de Walter Simonson, la Thor version Jane Foster et, faisant sa première apparition, une Captain America (qui s’avère être la fille de Luke Cage et Jessica Jones !). Al Ewing s’inspire d’une intrigue développée par Jonathan Hickman il y a quelques années dans Avengers n°19 : dans une réalité alternative du futur, la Terre est devenue la planète d’Ultron. Ce dernier a écrasé toute opposition et est devenu le maître de la planète. Conscient de la menace, Fatalis réunit son équipe d’Avengers pour contrecarrer l’androïde maléfique. Encore faut-il que ces Avengers très disparates arrivent à s’entendre…

 

Ultron Forever

 

Une épopée enjouée et pleine de panache

On pouvait craindre une saga sans originalité et plate. Ultron Forever ne révolutionne rien, le crossover Age of Ultron utilise grosso modo la même trame. Pourtant Ewing tire son épingle du jeu et mêle avec bonheur action et touche d’humour. Sans gaudriole et avec beaucoup d’élégance. Il est bien aidé par le dessin d’Alan Davis. Ce dernier joue lui aussi sur les même deux tableaux, tout en liant le tout par un enthousiasme absolument communicatif. Ses personnages sont gracieux et soignés, ses vilains monstrueux. Un bonheur à chaque page.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Al Ewing (scénario), Alan Davis (dessin), Avengers : Ultron Forever, traduit de l’anglais par Laurence Belingard, Panini, Marvel Deluxe, mars 2018, 152 pages, 17,50 euros

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