Bandette, premier volume : Presto !

Léger et plein d’une bonne humeur qui fait plaisir à lire, Bandette fait renaître plein de souvenirs de lectures de romans jeunesse tout en s’adressant à la fois aux enfants et aux adultes. Le tout relevé par des dessins dans un style aquarelle de toute beauté.

 

 

 

Bandette est la plus grande voleuse de Paris… Et pourtant c’est une adolescente ! Bandette dérobe les œuvres d’arts acquises illégalement pour les rendre à leur propriétaire d’origine. Au cours de ses aventures, elle file quelques coups de main à la police qui en retour ferme les yeux sur ses activités nocturnes. Bandette a un concurrent en la personne de Monsieur, libraire et monte-en-l’air de la vieille école. Malheureusement, les prouesses de Bandette dérangent Absinthe, le chef d’une organisation criminelle, qui met un contrat sur la tête de la jeune fille…

 

 

Il y a manifestement chez Paul Tobin et Colleen Coover l’envie de raviver tout un pan de la littérature, qu’elle soit classique ou de jeunesse. Leur héroïne tient autant de Fantomette que d’Arsène Lupin. Et ce ne sont là que deux références évidente, dans une histoire qui fourmille de références, d’impressions de déjà-vu, et de souvenirs. Par exemple, on cite Georges Chaulet, le créateur de Fantomette, ou bien encore quand Bandette enfile son costume à la manière de Batgirl… En vous plongeant de cet album,attendez donc à une œuvre riche et composite. Même son héroïne, Bandette, de son véritable nom XXX, cumule les casquettes : cambrioleuse (elle dérobe des œuvres d’art volées…) et justicière (… qu’elle restitue à leur véritable propriétaire contre monnaie sonnante et trébuchante !).

 

 

Paul Tobin, le scénariste de Bandette, navigue en permanence entre les classiques de la bande-dessinée franco-belge et les romans jeunesse. Pour autant, il n’écrit pas pour les enfants. Bandette contient des passages destinés à un public un peu plus âgé. Comme par exemple quand Bandette surprend un couple en plein partie de jambes en l’air. Et l’héroïne se montre souvent diserte dans ses commentaires.

 

 

En plaçant l’intrigue dans Paris, Colleen Coover a pris un risque. Celui de tomber dans le piège d’un Paris « carte postale ». Coover travaille d’une manière différente, choisissant précisément certains monuments sans chercher à en caser sur chaque planche. Elle compense par un ton, une ambiance, délicieusement rétro. Une atmosphère relevée par un graphisme épuré qu’on jurerait fait à l’aquarelle. Erreur, puisque Bandette est à l’origine conçu pour être un webcomics réalisé sur ordinateur ! Décidément la jeune voleuse sait bien tromper son monde.

 

Stéphane Le Troëdec

Paul Tobin (scénario), Colleen Coover (dessin), Bandette, premier volume : Presto !, EP Editions, juillet 2017, 152 pages, 16,00 euros

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