Dans « Black Hammer, tome 2 » , Jeff Lemire déclare son amour pour les super-héros

couverture du comics Black Hammer tome 2 Soyons honnête : j’attendais ce tome 2 de Black Hammer avec autant d’impatience que d’appréhension. Impatience, car j’avais énormément apprécié le premier tome, au point de le mettre dans ma liste des 20 comics à offrir pour Noël. Appréhension car je craignais que Jeff Lemire ne se repose sur ses lauriers et fasse traîner l’intrigue en longueur.

 

 

Nous retrouvons donc nos super-héros coincés dans la campagne d’autre dimension. Jusqu’ici, chacun essayait tant bien que mal de supporter la situation. Si Abraham se reconstruit une nouvelle vie, les autres restent attachés à leurs vies passées. Et l’irruption dans cette dimension de Lucy Weber, la fille de Black Hammer, un super-héros décédé, ne vient pas réellement perturber la situation. Du moins pas autant qu’on l’aurait imaginé. Sous la plume du scénariste Jeff Lemire, elle devient un personnage qui va enquêter sur le village de Rockwood. Et elle va faire une découverte étonnante…

Jeff Lemire approfondit ses héros et rend hommage aux comics

Dans Black Hammer tome 2, Jeff Lemire choisit d’approfondir un peu plus ses personnages. Nous découvrons rapidement dans quelles circonstances le supe-héros Black Hammer est décédé. Jeff Lemire en profite pour développer le passé de ses personnages. Il poursuit ce qu’il a entrepris dans le tome 1. Chaque flash-back est l’occasion de creuser un peu plus un personnage mais aussi faire une référence à l’histoire des comics. Ainsi, on découvre que Gail avait réuni sa Golden Family, à la manière de Shazam. Ou bien encore qu’Abraham a porté un costume nous évoquant les super-héros des années 90. Et nous apprenons comment le colonel Weird a rencontré le robot Talky-Walky dans des aventures de science-fiction très nineties. Le tout, sans jamais perdre le lecteur, avec un sens du rythme étonnant.

 

Extrait du comics Black Hammer tome 2

 

Références graphiques

L’autre élément clé de la réussite qu’est Black Hammer, c’est Dean Ormston. Le dessinateur semble prendre un plaisir incroyable à rendre hommage. Mieux : il n’abandonne jamais son style, a priori plus adapté aux comics indé. A priori seulement, car dans Black Hammer, Dean Ormston assure une cohérence à l’ensemble. Il ne singe pas une période des comics, il intègre des codes graphiques dans ses planches. À ne pas manquer : ses couvertures réunies en fin d’album et leurs multiples références qui raviront les vieux routards des comics.

Urban Comics annonce la parution des séries dérivées dédiées à Sherlock Frankenstein et au Docteur Star. Cette nouvelle collection « Black Hammer présente » annonce une expansion toujours plus grande de l’univers de Lemire. Si la qualité reste à ce niveau, on tient ici un des projets les plus fascinants de ces dernières années.

 

couverture du comics Black Hammer tome 2

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Jeff Lemire (scénario), Dean Ormston (dessin), Black Hammer, tome 2- L’Incident, traduit de l’anglais par Julien DiGiacomo, Urban Comics, Urban Indies, avril 2018, 190 pages, 17,50 euros

 

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