« Génération Zéro » : les ados de Valiant prennent le pouvoir !
Avec Generation Zéro, les ados de l’univers Valiant se rebiffent contre les adultes ! Pour sauver le monde, évidemment ! Fred Van Lente nous offre un récit complet aux concepts surprenants et accrocheurs. Pas indispensable, mais particulièrement efficace.
Les ados à super-pouvoirs du groupe « Génération Zéro » ont échappé au terrible Projet Rising Force. Maintenant qu’ils ont gagné leur liberté, ils ont juré d’utiliser leurs pouvoirs pour défendre d’autres adolescents plus fragiles.
Grâce aux efforts d’une grosse entreprise de développement, Rook est devenue la ville la plus high-tech des États-Unis. Les habitants ont accès à du matériel de pointe que d’autres n’imaginent même pas en rêve. Tout irait bien à Rook ? Pas si sûr : le petit ami de Keisha Sherman est retrouvé mort dans d’étranges circonstances. Dans un mystérieux message post-mortem, elle comprend qu’il a été assassiné. Mais par qui ? Et pourquoi ? Keisha n’a plus qu’une solution pour révéler la vérité : appeler Génération Zéro à l’aide !
Un thème classique
Il y a quelque chose qui m’a rappelé Gen 13 dans le principe de Génération Zéro. Le scénariste Fred Van Lente rejoue ici un thème classique des comics : le groupe d’ados à pouvoirs en marge de la société. On a parfois coutume de penser que Valiant propose souvent une relecture de recettes éprouvées chez d’autres éditeurs mainstream (Harbinger et X-Men, Quantum & Woddy et Deadpool, X-O Manowar et Iron Man). Oui et… Non. La plus-value est à chercher dans la manière dont les auteurs cuisinent avec les mêmes ingrédients.
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Un récit complet qui parle des rapports entre ados et parents
Les jeunes psiotiques de Génération Zéro sont apparus dans l’excellente série X-O Manowar. Mais pas d’inquiétude : vous n’avez pas vraiment besoin d’avoir lu ce titre pour vous plonger dans cet album. L’intrigue est déconnectée de la continuité Valiant et se concentre sur les étranges événements qui se trament dans la petite ville de Rook. Évidemment, Van Lente profite de cet environnement a priori idéal pour creuser les rapports tumultueux entre les adolescents et les adultes.
Des personnages intéressant et étonnants
L’autre point d’intérêt de Génération Zéro, ce sont les personnages dépeints par Van Lente. Parfois l’auteur se montre subtil. Ainsi, Keisha se trouve dans une situation familiale pas des plus évidentes (sa mère n’est plus là pour s’occuper du frère handicapé de Keisha). Je pense aussi à un des personnages de Génération Zéro, Gamète, super-fœtus qui possède littéralement le corps de sa « mère ». Un concept hors du commun dont le côté glauque est transcendé par le travail graphique de Francis Portela qui joue de son trait arrondi et des variations de styles (la référence à Archie, les transformations d’Animelia, Gamète) pour mieux nous déstabiliser.
Stéphane Le Troëdec
Fred Van Lente (scénario), Francis Portela (dessin), Generation Zero, traduit de l’anglais par Mathieu Auverdin, Bliss Comics, janvier 2018, 248 pages, 24,50 euros
