Justice League Dark

couverture du comics Justice League DarkJustice League Dark permet de découvrir en douceur la branche « magique » de l’univers DC Comics. Le tout relevé par les superbes dessins de l’artiste Mikel Janín.

 

 

Madame Xanadu, une des plus puissantes voyantes de l’univers DC, a rassemblé la « Ligue des Ténèbres », un groupe de puissants occultistes constitué de John Constantine, un sorcier anglais sans foi ni loi ; Zatanna, une magicienne ; Deadman, un fantôme capable de prendre possession des êtres vivants ; l’Orchidée Noire, une experte du déguisement, et le vampire Andrew Bennett. Le colonel Steve Trevor demande à la Ligue des Ténèbres de se rendre en Amérique du sud pour sauver le Docteur Mist au prise avec le terrible Felix Faust. Mais Constantine et les siens vont découvrir qu’un danger encore plus grave menace la Terre…

 

 

Aux origines

En 1938, Superman surgit dans les pages du magazine Action Comics #1. Ce qu’on sait généralement moins, c’est que dans ce même numéro apparaît Zatara, un héros magicien. Le succès de Superman a évidemment éclipsé cet ersatz de Mandrake. Mais mine de rien il a initié tout un pan « sorcellerie » de son univers. À titre d’exemple, Zatanna, la magicienne DC la plus connue des jeunes lecteurs, est la fille de Zatara.

 

Extrait du comics Justice League Dark
crédit : Mikel Janín (DC Comics)

 

Contre les menaces occultes

Il est admis depuis longtemps qu’une des faiblesses de Superman est la magie. Quand la Terre est menacée par une invasion d’extra-terrestres ou des inventions de savants fous, Superman et sa Justice League sont les mieux placés pour repousser le danger. Mais quand c’est une menace de type « mystique », les super-héros DC sont un peu moins efficaces, car généralement privés de leur principale force de frappe. Du coup, l’idée d’une Ligue de Justice « optimisée » pour les risques magiques tombe sous le sens.

 

Extrait du comics Justice League Dark
crédit : Mikel Janín (DC Comics)

 

Des héros méconnus

Outre l’intrigue efficace de Jeff Lemire (si on est loin de l’excellent Black Hammer, ces épisodes se suivent sans déplaisir), Justice League Dark est l’occasion de découvrir ou de retrouver des personnages moins connus en France. Pas sûr que les lecteurs français connaissent bien Madame Xanadu, l’Orchidée Noire ou même Deadman. Justice League Dark déploie des versions New52 de ces héros, rebootées et par conséquent accessibles aux profanes (surtout que la continuité s’avère ici légère). Jeff Lemire invoque aussi d’autres héros encore moins connus : Frankenstein (version DC Comics New52, c’est-à-dire assez proche d’une Chose chez les FF), Amethyst (une guerrière venue d’une autre dimension), ou même certains concepts (comme la Maison des Mystères et la Maison des Secrets). C’est un des plaisirs de cet album : on balaie un spectre assez large de héros qu’on voit rarement.

 

 

Constantine dans un rôle inattendu

Parmi les membres de la Ligue des Ténèbres, John Constantine n’avait a priori pas sa place. Constantine est un sorcier manipulateur, menteur et amoral. Le genre de personnage qui fonctionne très bien dans Hellblazer, ses aventures en solo. On ne l’imagine pas dans un groupe et encore moins à la tête de l’équipe. Jeff Lemire parvient malgré tout à articuler correctement Constantine et les autres personnages. Il prend soin de leur donner une bonne raison de coopérer, de se faire confiance et de rester ensemble.

À noter qu’Urban Comics a inséré dans l’album le DVD « La Ligue des justiciers – Dark », un film d’animation tiré du comics.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

Jeff Lemire (scénariste), Mikel Janín (dessinateur), Justice League Dark, traduit de l’anglais par Alex Nikolavitch, Urban Comics, DC Renaissance, décembre 2017, 368 pages, 20,00 euros

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