Justice League International, tome 2

Couverture de Justice League international Tome 2La Justice League International au meilleur de sa forme pour des épisodes savoureux et insolite. Ou quand Keith Giffen, JM De Matteis et Kevin Maguire révolutionnait les super-héros. On en redemande.

 

La nouvelle Justice League s’est un fait un ennemi sérieux en la personne de Rumaan Harjavti, le dictateur d’un pays du Moyen-Orient. Pour se venger des justiciers, il embauche l’un de pires psychopathes, le Joker. Mais ce n’est pas la seule menace que va devoir affronter cette Justice League pour le moins dysfonctionnelle. Les têtes des super-héros sont mises à prix par un vilain intergalactique et Lobo, le chasseur de prime de l’espace, compte bien honorer un contrat. Les deux nouvelles recrues de la Justice League, Fire et Ice, ne seront vraiment pas de trop.

 

Une équipe d’artistes talentueux

Après Crisis on Infinite Earths et Legends, DC Comics se devait de remodeler la Justice League pour l’intégrer dans son nouveau paysage éditorial. Pour diriger ce lifting, l’éditeur va chercher l’énergique Keith Giffen, connu pour avoir co-créé Lobo (qu’on retrouve dans cet album). L’artiste ayant la double casquette de scénariste et dessinateur, il peut proposer des crayonnés et découpages précis de ses intrigues. Pour écrire des dialogues humoristiques, on va chercher John Marc DeMatteis. Son travail consiste à ciseler une « voix » spécifique à chaque personnage. Enfin, le jeune dessinateur Kevin Maguire est choisi un peu à la surprise générale. Ne pas le sous-estimer : il réalise des visages particulièrement expressifs. Sous son crayon, les héros grimacent, soupirent, se contorsionnent comme jamais, prenant des poses et des mimiques hilarantes. Nous sommes bien loin du sérieux olympien alors observé chez DC Comics depuis des années.

 

Justice League international Tome 2

 

Des super-héros chamailleurs et plus proches des lecteurs

Sous l’impulsion de ce trio de choc, la Justice League opère un changement de registre spectaculaire. La série vire doucement au sitcom. Les conflits et les chamailleries incessantes deviennent un nouveau moteur. Les facéties, les bons mots et les répliques cyniques en viennent à compter autant que les scènes de combat.
On lutte toujours contre le Mal mais les combats se font moins épiques. Car les scènes du quotidien se font plus présentes. Nos super-héros s’ennuient pendant leur tour de garde, ils tombent malades et finissent cloués au lit, etc. D’accord, ce n’est pas une totale révolution : chez Marvel, Chris Claremont et ses X-Men sont déjà passés par là quelques années avant.

 

Justice League international Tome 2

 

Justice League International, tome 2 : le début du meilleur de la série

Dans le tome 2 de la Justice League International, auteurs et personnages sont maintenant bien rôdés. Car on commence à atteindre l’apogée de cette période, que je situe grosso modo entre les épisodes 25 et 50. Les crossovers sont particulièrement bien intégrés à la trame générale. On n’a pas le sentiment que cela vient freiner les aventures de nos héros. À noter le bel effort éditorial d’Urban Comics pour expliquer les tenants et aboutissants des crossovers.
Mieux : le trio de choc est soutenu maintenant par de nouveaux artistes. En tête, Ty Templeton et Mike McKone, qui rivalisent avec Maguire en terme d’expressivité. On ne perd pas au change, et le plaisir de ces jeunes artistes aux style frais, est palpable. La série aura un tel succès qu’un spin-off parisien sera lancé, évoqué dans ces épisodes. À quand une édition de Justice League Europe, monsieur Urban Comics ?

 

Stéphane Le Troëdec

 

Keith Giffen, John Marc DeMatteis (scénariste), Kevin Maguire, Ty Templeton, Mike McKone (dessinateur), Justice League International, tome 2, traduit de l’anglais par Jérôme Wicky, Urban Comics, « DC Essentiels », septembre 2017, 472 pages, 35,00 euros

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