« L’écorce des choses », un joli conte sur la surdité

La famille de la petite fille (dont nous n’entendrons jamais le nom) déménage à la campagne pendant les vacances d’été, et tout un monde nouveau s’offre à elle, mais un monde dans laquelle elle reste une observatrice attentive et particulière, comme protégée par son handicap : elle est sourde.

 

L’Écorce des choses : belles aventures oniriques

Alors forcément elle va voir et imaginer des choses qui vont rester inconnues à ses parents, et chaque événement familial ou les simples explorations de son nouvel environnement sera l’occasion d’une fantasmagorie et de belles aventures oniriques, de belles découvertes avec ses nouveaux amis et la création de son petit monde protégé de la violence. Car en peu de temps les parents, à force de cris, se séparent et la petite fille voit s’abattre la tristesse sur sa mère restée seule, dont elle peut ressentir la douleur et la transposer dans son propre univers.

 

En immersion dans l’univers d’une petite fille sourde

Composé quasi exclusivement de grandes cases muettes pour favoriser une immersion du lecteur dans l’univers sourd de la petite, L’écorce des choses est un très joli conte dont la portée pédagogique n’est pas anodine, car le handicap de la petite fille est la source de sa force de vie qui emporte tout et délivre des noirceurs du réel. Et la douceur écologique, ce besoin de la petite de toucher l’herbe et les arbres, apporte une valeur supplémentaire.

 

Extrait de L'Écorce des choses
crédit : Cécile Bidault (Warum)

 

Poésie et douceur

Très bel album, plein de poésie et de douceur, qui se termine par trois pages pédagogiques comme pour rappeler que le conte est d’abord là pour instruire : un « bref historique de la langue des signes française », « La langue des signes pour les bébés » et le très étonnant « L’Île Martha’s Vineyard ou l’utopie des sourds » à propos d’un projet de communauté signante.

 

 

Loïc Di Stefano

 

Cécile Bidault, L’Écorce des choses, préface d’Elodie Hemery *, Warum, octobre 2017, 128 pages, 20 €

 

Élodie Hemery est directrice de l’Institut national de jeunes sourds de Paris

 

 

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