La déesse des marguerites et des boutons d’or, des dieux et des hommes

Fantasy écossaise

Martin Millar est originaire de Glasgow et a écrit plusieurs romans dont un, Traxas, premier volume d’une série, a obtenu le World Fantasy Award en 2000. Il est connu en France pour Les Petites fées de New York (Gallimard folio SF, 2016) et Kalix le loup garou solitaire (éditions Intervalles, 2010). La Déesse des marguerites des boutons d’or, est paru en 2016 chez Intervalles puis a été reprise par Folio en poche au printemps dernier.

 

Lutte pour la paix

Nous voilà à Athènes en 421 où les négociations de paix avec Sparte sont au point mort. L’athénien Nicias a désespérément besoin de soutien et compte beaucoup sur la pièce qu’Aristophane est en train de monter qui s’intitule justement la paix. Il compte la présenter aux prochaines Dyonisies et remporter le premier prix. Mais voilà les répétions sont catastrophiques… Parce que les Dieux et les immortels s’en mêlent. Athéna envoie l’amazone Brémusa et la nymphe Métris. Elles feront face à Laet et Idoménée (ce dernier a déjà affronté Brémusa pendant le siège de Troie) qui font tout pour que la pièce échoue et que la guerre continue. Pauvre Aristophane qui subit en plus les relances du jeune poète Luxos qui rêve de déclamer un poème pour l’ouverture de sa pièce.

 

Fantasy et Histoire

Martin Millar a concocté ici un roman qui s’inspire largement de faits historiques intervenus durant la guerre du Péloponnèse (de -431 à -404). Nicias a réellement existé et a conclu la paix avec Sparte (mais n’a pu empêcher la désastreuse expédition de Syracuse). Aristophane a réellement écrit une pièce intitulée La Paix à un moment où le théâtre est très libre à Athènes. On relève aussi les intrusions des dieux dans la vie des hommes. La nymphe Métris, pleine de sensualité, fait beaucoup rêver le lecteur indécis… Ce roman, entre histoire et Fantasy, soulevant au passage des questions toujours contemporaines, constitue une agréable lecture de vacances.

 

Sylvain Bonnet

Martin Millar, La Déesse des trois marguerites et des boutons d’or, traduit de l’anglais par Marianne Groves, couverture d’Aurélien Police, Gallimard, « folio SF », avril 2018, 288 pages, 7,80 euros

Laisser un commentaire