Au cœur du mythe : « La Dernière Licorne » de Tobby Rolland

Résultat de recherche d'images pour "la dernière licorne"L’auteur de La Dernière Licorne, Tobby Rolland, dont c’est le nom de plume, est un passionné. Diplômé de sciences politiques, haut fonctionnaire, rien ne le prédestinait à se lancer dans l’écriture. Rien si ce n’est sa curiosité insatiable pour l’un des mythes les plus connus de l’humanité : Le Déluge.

 

Du Vatican au sommet du mont Ararat

Au cœur de la bibliothèque apostolique, Zak Ikabi, se dissimule au moment de la fermeture. Son but : pénétrer dans l’Enfer de la bibliothèque où sont conservés les manuscrits les plus dangereux de la chrétienté. Au même moment, en Arménie, dans la cathédrale d’Etchmiadzine, quatorze mercenaires font irruption afin de s’emparer d’un fragment de l’arche de Noé. Ces événements n’échappent pas à Viorel Hunor, métropolite présidant le Parlement mondial des religions. Si officiellement, il a comme fonction de favoriser la cohabitation des différentes religions, officieusement, sa première mission est de préserver le mystère qui entoure le  mont Ararat. Ce dernier est en danger comme le montre un rapport secret : les glaces entourant le sommet du mont sont  en train de fondre ce qui risque de dévoiler au reste de l’humanité, une vérité qu’elle n’est pas prête à accepter. Un secret millénaire pour lequel certains sont prêts à mourir, d’autres à tuer.

 

Un fond de vérité au cœur du mythe

Le point de départ de Tobby Rolland est intéressant car ce qui frappe le plus dans le mythe du Déluge, c’est l’homogénéité des récits s’y rapportant quelque soit la religion. L’Epopée de Gilgamesh, le déluge indien de Mahabharata, les Métamorphoses d’Ovide, la Bible, le Coran ou encore le livre des mutations ou Yi Jing, tous font mention à un déluge décidé par les Dieux pour punir les hommes de leur attitude. Partant de ces différents récits, Tobby Rolland propose une relecture de ce mythe à travers les aventures tournant autour du mont Ararat. De prime abord, l’idée est séduisante car le mystère entourant le mythe et le mont ne peut qu’exciter la curiosité et c’est ce qui fait qu’ à la lecture de la quatrième de couverture, le lecteur peut être tenté d’acheter le roman. Reste à savoir si le récit tient ses promesses.

 

Une intrigue qui tient la route malgré des clichés

L’action se situe en différents lieux entre lesquels le lecteur navigue avec curiosité pour obtenir les différentes pièces du puzzle jusqu’au dénouement final qui, je dois l’avouer m’ a surpris par son audace. Certaines longueurs auraient cependant pu être évitées. Le gros bémol en ce qui me concerne, vient des personnages qui sont trop caricaturaux : Zak Ikabi, est une espèce d’Indiana Jones moderne, beau et mystérieux tandis que Cécile Serval dépeinte dans un premier temps comme une glaciologue sèche et peu aimable, finit bien entendu par fondre devant le charme du bel adonis. Quant au “méchant” , tout l’intérêt vient de son identification et du théorème de Cortès qui semble organiser toute sa vie. Globalement, ce dernier manque de subtilité. Ces quelques défauts sont masqués par le rythme soutenu de l’intrigue. Une relecture surprenante donc du mythe du déluge qui donne envie d’aller escalader et voir de plus près le mont Ararat.

 

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Clio Baudonivie

Tobby Rolland, La Dernière licorne, Presses de la cité, mai 2017, 593 pages, 22 euros

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