La quête du trésor du Temple, une nouvelle enquête de Jean d’Aillon

Ouvrir un livre de Jean d’Aillon, c’est l’assurance de passer un bon moment. Après Le Grand incendie, ce dernier nous présente un « hors-série », La quête du Trésor du Temple. Un pur Jean d’Aillon  mêlant aventure, mystère avec une petite touche de romantisme.

 

Sur les traces des derniers Templiers

 

13 octobre 1307. Au cœur de la nuit, trois chariots arrivent dans le manoir de Vaux en Normandie. Y sont dissimulés des coffres sous des amas de paille, coffres qui sont conduits au fond d’une crypte secrète. Jacques de Molay, grand maître de l’ordre, a décidé, face aux nouvelles alarmantes émanant du pouvoir royal, de mettre à l’abri le trésor et les archives du Temple. Bien lui en prend car des chevaliers menés par l’âme damnée de Philippe le Bel, Nogaret, investissent la Villeneuve, la commanderie templière de Paris. Arrestations, tortures, accusations d’hérésie et sodomie, tout est mis en œuvre pour mettre la main sur ce fabuleux trésor. Furieux de voir ce dernier leur échapper, Nogaret lance sur une véritable chasse à l’homme pour retrouver Robert de l’Aigle, le seul à pouvoir les mener à ce qui est leur Saint Graal.

 

Héros courtois pour un monde révolu

 

Récit en deux parties, La Quête du trésor du Temple pourrait être un classique du genre : un trésor caché, des Templiers pourchassés, un preux chevalier tout droit sorti de la littérature courtoise. Mais c’est un Jean d’Aillon et il en a toutes les caractéristiques. D’abord, l’exactitude historique, l’auteur mettant un point d’honneur à être le plus précis possible notamment dans ses descriptions quitte à ce que l’on s’y perde parfois un peu. Il livre un véritable plan du Paris médiéval qui ferait le bonheur des tour operator.

Ensuite, un personnage central remarquable de par son caractère et son talent. Des points communs que l’on retrouve chez les héros des différentes séries de Jean d’Aillon: Louis Fronsac, Guilhem d’Ussel ou encore Edward Holmes. Robert de l’Aigle est presque en retard sur son temps : porteur des valeurs du Temple, il assiste à ses derniers moments. Courtois, fidèle, il accorde de la valeur à la parole donnée. Mais il est aussi rusé, sorte d’Ulysse médiéval. Le thème, le trésor du Temple, un classique, est donc presque anecdotique car ce qui passionne le lecteur, c’est ce héros.

 

De Robert de l’Aigle à Louis de Fronsac en passant par Guilhem d’Ussel ?

 

Tout a un lien avec Jean d’Aillon. Ainsi La Quête du trésor du Temple lève le voile sur une enquête de Louis Fronsac, Les Secrets de l’enclos du Temple. Il est aussi possible d’imaginer un autre lien, mais là il ne s’agit que d’une spéculation : Nogaret est présenté comme le descendant d’une famille Cathare décimée dans le sud de la France sans que le Templier vivant à proximité ne les défende. Cela n’est pas sans rappeler les événements relatés dans Béziers 1209 et le fief de Lamaguère de Guilhem d’Ussel. Mais peut être allons-nous trop loin …

 

 La Quête du trésor du Temple est un vrai Jean d’Aillon comme on les aime. On s’y plonge et on attend le prochain avec impatience.

 

Clio Baudonivie

Jean d’Aillon, La Quête du trésor du Temple, Presses de la cité, août 2018, 496 pages, 22,50 euros

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