« Le chemisier » de Bastien Vivès, une histoire romantico-érotique très actuelle

Bastien Vivès, l’homme qui dessine plus vite que son ombre. 

Après Une sœur en 2017, sélection officielle du festival d’Angoulême, Bastien Vivès revient avec Le Chemisier, une histoire romantico-érotique très actuelle, mais pas seulement.

 

Vous avez aimé Le Déclic de Manara ? Laissez- vous tenter par cette aventure.

Séverine, jeune étudiante en lettres, a déjà une vie bien rangée. Bien trop rangée. Cependant elle a l’air de ne pas vraiment s’en soucier, pas encore…

Un petit ami partage sa vie, de son côté passionné d’informatique, de jeux vidéo et davantage obnubilé par ses loisirs que par Séverine qui paraît transparente, mais tout paraît assez normal.

Mais quel déclic va bien pouvoir se produire pour qu’elle renverse la table ?

L’élément déclencheur sera ce qui devait être un simple baby-sitting.

Tout se passe bien, jusqu’à l’incident qui va salir ses habits. Le père n’a d’autre choix que lui prêter un chemisier pour se rhabiller.

Elle repart habillée d’un chemisier en soie qui va changer sa vie.

 

 

La chrysalide apparaît : première étape de sa transformation.

Dès les premiers instants elle se sent changée, mais revient à son quotidien après avoir rangé son nouveau chemisier.

Elle se sent attirée irrésistiblement par cet élégant chemisier et profite d’un oral pour l’enfiler. Tout de suite elle sent les regards, les réactions changer à son égard, elle voit s’infiltrer en elle un nouveau pouvoir de séduction. 

Son mec reste de marbre !

L’imago la dévoile : deuxième étape de sa transformation

Son chemisier fétiche la désinhibe, elle prend des libertés jamais imaginées, jamais vécues, enfonce les portes, s’échappe de ce quotidien oppressant et se retrouve embarquée dans de nouvelles aventures excitantes — mais ne seraient-elles pas destructrices ?

Jusqu’où ce nouvel apprentissage de la vie va-t-il la mener ? Vers une vie rêvée ou vers le chaos ?

 

 

Attentat comme axe central

Pas de couleurs comme dans Le Goût du chlore; nous sommes dans la veine de sa dernière bd, Une sœur. Une confirmation que Bastien aime les femmes, leurs formes et leur féminité, leurs caractères et leurs pulsions. Il aime leur donner des rôles débridés, mais jamais dans la vulgarité, toujours avec une certaine tendresse et affection.

Il transforme une jeune femme en femme fatale.

Bien sûr, derrière cette attirante histoire, il parle aussi d’actualité et de drames contemporains. Les premiers que vivent les femmes depuis longtemps, le regard des hommes que les femmes peuvent ressentir, mais surtout toutes les indélicatesses dont elles font la désagréable expérience, attentat à la pudeur jusqu’aux attouchements, écarts les plus répréhensibles qui soient.

Il nous parle aussi de ce que notre pays et bien d’autres vivent depuis quelques mois — d’un phénomène bien plus grave : les attentats. Ils peuvent se produire à tout moment, en tout lieu et tout le monde peut en subir les dramatiques conséquences. 

Voici un volet bien plus noir que revêt ce roman graphique

 

Xavier de la Verrie

 

Bastien Vivès, Le Chemisier, Casterman, septembre 2018, 208 pages, 20 euros

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