« Le Grand incendie » de Jean d’Aillon, nouvelle aventure de Louis Fronsac

Jean D’Aillon est une référence parmi les auteurs de roman historique. Guilhem d’Ussel, le chevalier troubadour, Edward Holmes ou encore Louis  Fronsac sont des personnages récurrents de séries à succès. Preuve en est, Le Grand incendie est le vingt-sixième roman dans lequel Louis Fronsac et son acolyte Gaston de Tilly apparaissent.

 

Sur les traces du saphir des Stuart

 

1666. Alors que la France vient de déclarer la guerre à l’Angleterre, Gaston de Tilly a la surprise de se découvrir un fils. Emprisonné injustement dans les colonies américaines suite à la dénonciation calomnieuse d’un riche négociant londonien, père et fils sont bien décidés à se venger. Au même moment, une éminence grise de Londres fait appel aux talents d’enquêteur du marquis de Vivonne pour retrouver le saphir des Stuart. Au delà du vol, Louis Fronsac soupçonne rapidement une affaire plus sombre et plus complexe qu’il n’y parait. Entre combats d’ours et de chiens dans un théâtre shakespearien, la peste et les cellules de la Tour de Londres, nos deux amis vont côtoyer la mort au cœur du grand incendie qui va ravager la ville six jours durant.

 

De cape et d’épée

 

Roman de cape et d’épée, Le Grand Incendie est une immersion dans la France et l’Angleterre du XVIIe siècle. Et à ce jeu là, Jean d’Aillon n’a pas son pareil : maîtrisant son sujet comme le montre la bibliographie, l’auteur décrit en détail le Paris de Louis XIV mais aussi une Angleterre qui peine à se remettre de la dictature de Cromwell. C’est une plongée dans l’atmosphère de l’époque : les exécutions sanglantes et dissuasives des Républicains, les manœuvres politiques autour du monarque dilettante Charles II. A cela se rajoute la description du grand incendie de Londres. Les informations que nous possédons sur cet événement dramatique sont respectées bien qu’adaptées à l’intrigue.

 

Au cœur de l’incendie

 

Deuxième qualité importante : la qualité de l’intrigue. La première partie est un peu lente et assez descriptive. Elle permet de mettre en place les éléments nécessaires : l’existence de César, le vol du saphir et de poser l’histoire dans l’Histoire. La seconde partie n’en est que plus prenante. Nous suivons la progression rapide de l’incendie favorisée par la poix constituant nombre d’habitations. Les uns fuient, les autres veulent sauver leurs biens coûte que coûte et beaucoup cherchent un coupable. Une atmosphère prenante et étouffante parfaitement retranscrite sous la plume de Jean d’Aillon. C’est aussi l’occasion de découvrir un Louis Fronsac d’âge mûr mais dont l’esprit est toujours aussi vif. Un peu comme le bon vin, il se bonifie en vieillissant.

 

En somme, Le Grand incendie est un pur roman de cape et d’épée comme on les aime. Du Jean d’Aillon comme on l’aime.

 

Clio Baudonivie

 

Jean d’Aillon, Le Grand Incendie, Plon, mars 2018, 462 pages, 21,90 euros

 

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