Le Lac de Feu, tome 1

Le Lac de Feu tome 1Avec Le Lac de Feu, Nathan Fairbairn mélange avec succès récit historique, science fiction et épouvante. On aurait tord de résumer son intrigue à la rencontre entre croisés et aliens. Car le scénario accorde une jolie place au contexte historique. Une jolie réussite dont la suite s’annonce prometteuse.

 

 

Au début du XIIIe siècle, un vaisseau extra-terrestre s’écrase dans les Pyrénées. Thibaut de Champagne et Hugues de Blois, tous deux chevaliers croisés, traversent la France pour se rendre à Jerusalem et participer à la Croisade. En chemin, ils s’arrêtent à Castelnaudary alors sous le siège de Monseigneur Montfort. Soumis aux ordres de ce dernier, Thibaut et Hugues se voient confier une nouvelle mission : accompagnés d’un détachement de soldats, ils doivent la tête d’une expédition pour le petit village de Montaillou, où, dit-on, sévissent des hérétiques…

 

Un comics au faux air de franco-belge

Cet étonnant comics était passé sous mes radars. Rien d’étonnant : Le Lac de Feu ressemble à s’y méprendre à une bande dessinée franco-belge. Méprise renforcée par le choix de l’éditeur français de l’éditer en grand format. Une idée toutefois intéressante puisque ce format permet d’apprécier au mieux le trait original du dessinateur Matt Smith. À l’origine Le Lac de Feu est donc bien un comics publié aux USA par Image Comics et dont le premier épisode fait 45 pages.

 

 

Des personnages bien campés

Une des grandes réussites de ce premier tome, c’est la méticulosité avec laquelle le scénariste Nathan Fairbairn introduit ses personnages. Il aurait été tentant de plonger au cœur de l’action au plus vite. Ici, l’intrigue prend le temps de nous présenter les chevaliers Thibaut et Hugues. On a tout le temps de découvrir et de comprendre le contexte historique (la France au temps des Croisades). Voilà vraiment un atout très appréciable puisqu’on s’attache aux personnages et à leur destin. Les personnages se déplacent ensuite à Montaillou, où l’intrigue prend une tournure plus attendue. L’idée de mélanger récit historique et science-fiction est intéressante, mais dans ce premier tome, elle n’est encore pas exploitée totalement. D’une certaine manière, cet album constitue une grande introduction qu’on referme avec une seule envie : connaître la suite. C’est dire si Nathan Fairbairn a réussi son coup.

 

 

Croisés vs aliens

Indéniablement, Le Lac de Feu tire des dessins Matt Smith tout son potentiel. Matt Smith prend manifestement plaisir à reconstituer le plus fidèlement possible un contexte médiéval historique marqué. Ses personnages sont joliment campés, les visages sont beaux et il est impossible de les confondre. À l’aise dans les scènes de dialogue (nombreuses en début d’album), Matt Smith se montre tout aussi efficace dès que l’action se met en branle. Là, dans une même case, il fait côtoyer de façon convaincante et réalistes les croisés comme les aliens sans que l’ensemble ne fasse disparate ni artificiel.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Nathan Fairbairn (scénario), Matt Smith (dessin), Le Lac de Feu, tome 1, EP Editions,  janvier 2018, 48 pages, 14,00 euros

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