Les derniers mots, la quête du voleur

Un auteur qui s’est fait connaitre dans le fantastique

Les amateurs français connaissent Tom Piccirilli avant tout pour Un chœur d’enfants maudits, paru chez folio SF en 2006 et La Rédemption du marchand de sable (Denoël, 2009). Piccirilli a aussi remporté le prix Bram Stoker du meilleur roman pour The night glass en 2002, non encore traduit en français. Bref, il était un auteur important, en pleine ascension. Il est malheureusement mort en juillet 2015. Les éditions Gallimard ont décidé de publier en Série noire son roman Les Derniers mots, un thriller comme on dit. Allons voir alors de quoi Piccirilli était capable…

Le retour de l’enfant prodigue

Terrier Rand, dit Terry, rentre à New York dans sa famille après cinq ans d’absence. Il était parti parce que son frère aîné Collie avait tué sans raison apparente huit personnes. Terry était issu d’une famille de voleurs professionnels, en aucun cas des assassins selon lui. Il n’a donc jamais pu expliquer le geste de son frère. Terry a aussi fui la femme qu’il aimait, Kimmy, qui venait de perdre leur bébé.

Bref, Terry est un blessé de la vie. Et quand il revient, Kimmy a eu un autre enfant, sa famille a vécu sans lui, sa sœur Dale est en pleine adolescence et Collie veut le voir. Collie a une chose à lui demander. Parmi ses victimes, il affirme ne pas avoir tué Becky Clarke et demande à Terry de retrouver le vrai meurtrier. Cherche-t-il à manipuler son frère ? Terry l’envoie paître mais il va le faire. Et il n’est pas au bout de ses peines…

Un roman prenant

Avec Les Derniers mots, Piccirilli réussit une prouesse : on ne lâche pas le roman. Chaque personnage est bien campé, bien cerné. Le narrateur n’est autre que Terry, dans la grande tradition du roman noir, celle de Chandler et d’Hammett, et nous implique. En fait, on a tous un peu de Terry Rand en nous, personnage attachant, voleur très humain. On s’attache à son monologue et on découvre peu à peu le pot aux roses familial…

Piccirilli décrit aussi avec finesse la petite pègre de New York, avec des échos des Sopranos et des Affranchis. Très bien fait, Les Derniers mots fera les délices de vos vacances. Et on regrette vraiment que Tom Piccirilli soit parti si jeune…

 

Sylvain Bonnet

Tom Piccirilli, Les Derniers mots, traduit de l’anglais par Etienne Menanteau, Gallimard, « Série noire », mai 2018, 470 pages, 21 euros

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