« Valse de Noël » ou la nostalgie d’un Noël d’antan
Ouvrir Valse de Noël, écrit par Boris Vian et illustrée par Nathalie Choux, dernier né de « La collection » de Grasset jeunesse , c’est retomber en enfance. Une enfance simple, revenue à l’essentiel, un brin nostalgique.
Le plein de tendresse
Cette Valse de Noël de 1955 par Boris Vian, convie les parents et les enfants dans une ronde effrénée autour du thème de Noël. C’est toute une humanité que l’on retrouve à travers une série de saynètes à la fois tendres, loufoques mais aussi engagées. Les premières pages sont pleines de tendresse : on y retrouve les enfants sages « qui recevront des images », les bébés roses et « les parents qu’on aime à qui on donne des poèmes ».
L’amour est encore au rendez-vous avec les amoureux Jacques et Isabelle pour qui « C’est Noël tout l’temps ». Mais il y a aussi les travailleurs et les “clodoches” dont les préoccupations sont bien loin de celles de Noël. Enfin les soldats et les gens de la terre qui permettent à Boris Vian d’introduire deux thèmes qui lui sont chers : la fraternité et le pacifisme. Entrez donc dans la ronde des braves gens.
Pour ceux qui préfèrent plutôt que de faire la guerre, croire au père Noël. »
Ouvrir les enfants à la littérature
Alors que l’Éducation nationale vient de lancer la campagne « Ensemble pour un pays de lecteur », le projet de « La collection » est ambitieux : fournir une porte d’entrée aisée vers la littérature à de jeunes lecteurs. Jules Renard, R.L. Stevenson et aujourd’hui Boris Vian montrent que la littérature peut tour à tour faire rire, interroger voire inspirer. Mais tout cela ne serait pas possible sans des illustrateurs de talent. Leur mission, si ils l’acceptent, est de réaliser dans un temps très court- une semaine- des illustrations avec une palette limitée.
Nathalie Choux, diplômée des Arts Appliqués et des Arts Décoratifs de Paris, s’est prêtée à l’exercice choisissant le rouge, le beige et le bleu horizon. Un choix de couleurs qui nous plonge dans les années 20 où Noël est synonyme de sucres d’orge, de soldats de plomb et d’oranges sous le sapin. En bref, un noël d’antan revenu à l’essentiel loin du consumérisme actuel. Nathalie Choux met donc tout son talent au service du texte : tout est dans le regard entre Margaret Keane et Benjamin Lacombe.
L’avis de Tom, haut comme quatre pommes
La parution de Valse de Noël tombe à pic car Noël pointe déjà le bout de son nez un peu partout. La lecture de cet album est donc un avant gout d’une période que Tom, comme quasiment tous les enfants, attend avec impatience. Il s’est tout de suite identifié aux enfants sages ( ou presque) et les bébés roses à son petit frère. La loufoquerie de certaines phrases l’ont fait rire comme le fait d’offrir douze petites cuillères.
Il a posé beaucoup de questions : pourquoi les « clodoches » n’ont pas besoin de cadeau ? C’est quoi des pâtés d’alouettes? Quant à croire au père Noël, une évidence lorsqu’on a quatre ans. Il a ensuite choisi son illustration préférée : celle des soldats en précisant « ceux qui ouvrent le cadeau » et non ceux qui se battent.
Faire rire, s’interroger. Le contrat est donc rempli pour cet ouvrage de « la collection ».
Si la lecture est une porte ouverte sur un monde enchanté (dixit François Mauriac), Valse de Noël saura enchanté les petits comme les grands.
Clio Baudonivie
Boris Vian (texte) et Nathalie Choux (Illustrations), Valse de Noël, Grasset jeunesse, octobre 2017, 32 pages, 19,90 euros
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