Wonderland, version sexy et gore d’Alice au Pays des Merveilles

Avec Wonderland, Graph Zeppelin nous propose une relecture originale du classique de Lewis Caroll. Gore et sexy, cette suite du roman s’avère étonnante et très agréable malgré ses dessins médiocres.

 

 

Alice a grandi depuis ses aventures. Aujourd’hui, elle est mariée et mère de deux enfants. Mais son voyage au Pays des Merveilles a laissé des traces, et Alice n’a plus toute sa tête. C’est alors que le cauchemar recommence pour Calie, son ainée. Seulement, le Pays des Merveilles a changé…

 

Le Cheshire Cat, le Chapelier fou et la Reine de Cœur en monstres de film d’horreur

Wonderland se réapproprie le mythe d’Alice au Pays des Merveilles pour en proposer une nouvelle version. À l’humour et au merveilleux de Lewis Caroll, Raven Gregory préfère manifestement le gore et le sensuel. Et si Calie, la fille d’Alice (notez l’anagramme), finit par visiter elle aussi le Pays des Merveilles, c’est une version très différente de l’univers qu’on connaît. Le scénariste Raven Gregory revisite l’univers absurde des romans de Lewis Caroll. Il métamorphose chacune de ses figures célèbres en monstres de films d’horreur : le Cheshire Cat, le Chapelier fou, la Reine de Cœur, etc… Même Calie, Alice de substitution on l’aura compris, n’échappe pas au traitement gore, puisque sa personnalité vire parfois à l’inquiétant.

 

 

Dans Wonderland, Alice est devenue folle

L’autre aspect intéressant de Wonderland, c’est la façon dont Raven Gregory traite le personnage d’Alice, l’héroïne de Lewis Caroll. On l’a compris : la petite a bien grandi et est devenue mère de famille. Mais Gregory imagine une Alice totalement cinglée : catatonique, quasi autiste, s’accrochant à un drôle de lapin inquiétant. Raven Gregory en profite pour dépeindre une cellule familiale complètement détruite (l’époux d’Alice est adepte de jeux sado-masochistes extra-conjugaux…). Un traitement pas très fin, mais qui s’avère efficace.

 

 

Des couvertures alternatives malheureusement absentes

L’éditeur américain, Zenescope, s’est fait une spécialité de proposer de nombreuses couvertures alternatives. Signées par différents artistes plus ou moins prestigieux, elles mettent généralement en avant la plastique des héroïnes. Une manière de compenser la qualité des dessins intérieurs parfois médiocre. Wonderland ne fait pas exception à la règle. Malheureusement Graph Zeppelin ne reprend pas ces couvertures en fin d’ouvrage. Un choix curieux dans la mesure où jusqu’à présent, l’éditeur français avait toujours veillé à les reproduire dans ses précédentes séries (La Petite Sirène et Legenderry). Hormis ce petit défaut, Wonderland suit le standard de qualité auquel nous a habitué Graph Zeppelin, c’est-à-dire un beau papier glacé, une couverture bien solide et tranchefil.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Raven Gregory (scénario), Ralph Tedesco (dessin), Wonderland, tome 1 – Retour au pays des merveilles, Graph Zeppelin, février 2018, 192 pages, 16,00 euros

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