Babyteeth, l’enfant du diable

Babyteeth est une des dernières nouveautés de l’éditeur Snorgleux. Cette « petite » maison d’édition française mise sur le catalogue de l’éditeur américain Aftershock. Et vu la qualité de leurs titres, on aurait tort de passer à côté de leurs titres. Car Babyteeth réussit le petit tour de force de dépasser son pitch.

 

 

 

Sadie Ritter, seize ans, est enceinte de neuf mois. Alors, bien entendu, Sadie a les boules. Avoir un bébé à son âge, c’est compliqué, mais elle peut compter sur le soutien de son père et de sa sœur. Tout devrait bien se passer. Sauf… Sauf que son bébé est l’antéchrist et que sa naissance ouvre une porte entre la Terre et les royaumes démoniaques. À cause de sa naissance, l’humanité pourrait bien courrir à sa perte. Une mystérieuse organisation secrète engage une mercenaire pour tuer le petiot. Mais à part ça, tout va bien pour Sadie…

 

 

L’enfant du démon

Retenez bien le nom de Donny Cates, vous pourriez en entendre parler dans les années à venir. L’auteur de Redneck (déjà chroniqué sur Boojum) et de God Country (publié chez Urban Comics ce mois-ci) lance avec Babyteeth un bien étrange comics. Vous vous attendez à lire un ersatz de L’Exorciste ou de Rosemary’s Baby ? Vous pensez lire un comics sur un bébé monstrueux ? Vous avez tout faux. Enfin pas tout à fait. En fait, Donny Cates se débarrasse bien vite des oripeaux horrifiques du genre. Les premiers épisodes se concentrent sur l’horrible bambin de manière originale et bien amenée. Avant sa naissance, les contractions de Sadie coïncident avec des tremblements de terre. Après sa naissance, le petit ne boit pas de lait, mais bien du sang… Encore faut-il en trouver, me direz-vous ? Donny Cates là aussi esquive et règle le détail bien vite pour passer au cœur de son intrigue.

 

 

La famille avant tout

Babyteeth met en scène une famille atypique et étonnante. Le père de Sadie est un militaire, et on s’attend donc qu’il reproche à sa fille sa grossesse. Raté : il la soutient dans les différentes épreuves qu’elle traverse. Quant à la sœur, c’est une fille au caractère bien trempé et qui n’a pas froid aux yeux, au point d’aller violemment trouver le père de l’enfant diabolique. C’est une des belles trouvailles de Cates : nous surprendre avec le cocon familial de Sadie et de son enfant. Une famille unie qui aura bien besoin de se serrer les coudes pour affronter la mercenaire lancée aux trousses du bébé.

 

 

Gary Brown, dessinateur diabolique

Le dessinateur Gary Brown trouve un juste milieu entre des illustrations propres et un dessin brouillon. Cela donne à Babyteeth un visuel franchement bien adapté au sujet, pas trop lourd ni trop clair. Ce comics est sans conteste une série d’horreur/épouvante, mais les visuels ne versent jamais dans l’outrance et la violence est globalement bien dosée. On passe de scènes sanglantes à des passages plus tendres, qu’on n’avait pas forcément vu venir. Les visages de Gary Brown sont particulièrement expressifs et renforcent la crédibilité de l’histoire.

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