Comment repérer et neutraliser un boulet ? Entretien avec Emilie Ménard
Tout le monde est tombé au moins une fois sur un boulet. D’autres tombent régulièrement sur des boulets et ne savent plus comment s’en défaire. Emilie Ménard vous offre un guide de survie en territoire amoureux, qui vous permettra de repérer et neutraliser très vite un boulet. Pour Boojum, on a mené l’enquête.
Vous publiez un livre intitulé Repérer et neutraliser un boulet. Pouvez-vous en quelques mots expliquer aux lecteurs les différents profils du boulet ?
Emilie Menard : j’ai dressé une petite quarantaine de profils différents, les boulets sont multiples et variés et tôt ou tard on est toujours le boulet de quelqu’un… je pense que si l’on devait résumer en quelques mots, ma définition d’un boulet est une personne qui présente des caractéristiques qui ne nous correspondent pas et qui rendront une relation amoureuse invivable sur le long terme.
Diriez-vous que votre livre est une charge contre la gent masculine, ou plutôt un manuel sympa à lire entre amies ?
Ce n’est absolument pas une charge contre la gent masculine. J’y raconte beaucoup d’histoires vécues, par moi ou par mes connaissances. Cela reste subjectif mais l’idée n’était pas de faire un concentré de préjugés et d’attaques contre les hommes mais de raconter les rencontres amoureuses, dans tout ce qu’elles peuvent avoir de compliqué et de décevant, sous le prisme de l’humour et du second degré. Je pense que cela peut aider de relativiser nos échecs et d’en rire.
J’ai d’ailleurs beaucoup d’amis hommes qui ont lu le livre et qui l’ont trouvé drôle ! (même certains qui ont servi d’inspiration au livre…)
Comment reconnait-on un boulet ?
Avec l’expérience, on finit par moins se voiler la face et par reconnaître plus rapidement les boulets. Cela se manifeste de nombreuses façons différentes. Mon conseil, pour les détecter au plus vite : lors d’une nouvelle rencontre, laisser l’autre être soi-même au maximum et l’observer. Le laisser parler, l’écouter, ne pas lui faire de reproche. Un très bon moyen de le voir au plus vite sous son vrai jour, et de ne pas perdre de temps si cela ne nous convient pas. Et en parlant de temps, prendre son temps. Parfois, un boulet peut bien cacher son jeu et quand on s’en rend compte il est déjà trop tard, on est amoureuse..
En avez-vous croisé beaucoup ?
Oui, et j’en croise encore ! c’est sans fin ! toujours des nouveaux profils, c’est inépuisable… Mais j’imagine que moi aussi je peux être un sacré boulet par moments.
Pourquoi décider d’écrire un livre sur les boulets ? Cela provient-il d’un ras-le-bol ?
C’est possible. L’idée s’est imposée d’elle-même après une soirée lors de laquelle j’avais rencontré le « DJ toxico et rêveur ». Après une conversation avec lui, je suis rentrée chez moi et j’ai commencé à écrire son profil. J’ai trouvé ça drôle, j’en ai donc fait un deuxième, puis un troisième… au fur et à mesure de nouvelles rencontres ratées ou des histoires de mes amies, je créais de nouveaux profils. Cela m’aidait beaucoup à prendre du recul. J’espère que c’est ce que ressentiront les lectrice de mon livre. On se rend compte que tout cela n’est pas si grave en général, et qu’on a aussi notre part de responsabilité quand certaines histoires tournent au désastre. Je crois que même si parfois cela prend du temps, il faut essayer de rire de tout. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire !
Propos recueillis par Marc Alpozzo
Emilie Ménard, Repérer et neutraliser un boulet, Ellébore, septembre 2017, 168 pages, 15 euros