Mourir en Juin, été noir
Ancien directeur musical, Alan Parks a entamé il y a plusieurs années un cycle avec Janvier noir racontant une année d’enquêtes du policier écossais Harry McCoy, l’année 1975 pour être précis. Le voici de retour avec Mourir en Juin, le sixième volume qui nous emmène dans les années 70, là où on écoutait Rod Stewart ou David Bowie (que du bon !).
Le chemin de croix de McCoy
« McCoy quittait le commissariat pour rentrer chez lui. Il s’efforçait de porter les deux cartons d’affaires dont il pensait avoir besoin dans ses nouveaux locaux, ainsi qu’un sac Agnews contenant quatre canettes de bière et une bouteille de whisky. Il avait réussi à sortir de la salle commune sans rien faire tomber quand le sergent de l’accueil lui tendit un mot. »

McCoy a changé de commissariat sur ordre de son supérieur et ami Murray : le voici muté à Possil, toujours avec son coéquipier Wattie. Officieusement, il doit enquêter sur la corruption au sein des flics. En attendant, Wattie l’embarque sur une scène de crime pour voir le cadavre d’un clochard, visiblement tué. Il s’avère qu’il a été victime d’un vin empoisonné. Et il n’est ni le premier, ni le dernier. McCoy pense à son père, clochard et alcoolique, qui vit parmi eux. Il se met à le chercher. Dans le même temps, une femme vient déclarer la disparition de son fils Michaël. Femme d’un pasteur d’une secte protestante, elle fait un malaise. McCoy ne tarde pas à découvrir qu’elle n’a pas de fils… et aussi à comprendre que Juin sera noir.
Chaque fois c’est bon, alors…
Aucune surprise ici, Mourir en Juin est une vraie réussite tant au niveau narratif qu’historique : voilà un roman noir d’époque (peut-on écrire un roman noir contemporain ? Vous avez quatre heures), hyper efficace avec des personnages criants de sincérité. A croire qu’Alan Parks les a rencontrés, peut-être est-ce vrai d’une certaine façon. On se demande vraiment si ce pauvre McCoy survivra, et dans quel état, à cette année noire ! En tout cas, grande réussite.
Sylvain Bonnet
Alan Parks, Mourir en juin, traduit de l’anglais par Olivier Deparis, Rivages, photographie de couverture de Raymond Depardon, février 2025, 368 pages, 22 euros