Idulfania de Brecht Evens, l’invitation au rêve
Les amoureux de strip humoristiques colorés seront servis. Idulfania est la nouvelle curiosité de Brecht Evens, parue initialement dans le magazine belge Bruzz. Le noir et blanc n’est pas encore d’actualité pour cet auteur belge qui cumule les prix, notamment au Festival International de la BD d’Angoulême.
Allez viens petit ! Je t’emmène à Idulfania ! C’est quoi ? C’est un pays magique à gauche de l’horizon…
Imagination luxuriante
Idulfania se présente comme un songe imaginaire ou plutôt un conte fantasque. Une déclinaison de courtes histoires représentant toutes époques confondues pour mieux nous perdre dans nos rêves ou nos cauchemars. Les aventures présentent des rois, des reines, des savants, des soldats, des monstres ou encore des enfants. Ces derniers n’ont pas toujours le plus beau rôle et pour les découvrir il faut passer par un lit magique qui se replie de manière inopinée. Que ce soit des dieux de l’olympe qui jouent au ping-pong ou une voyante qui tente désespérément de trouver la réponse, Idulfania est une succession de scènes risibles, délicates mais surtout saugrenues.
Le grotesque à l’état brut
Brecht Evens ne cesse de nous enthousiasmer par sa poésie folle et colorée. Même le nom est inventé, rien à voir avec le groupe de salsa Fania, encore moins avec l’anagramme d’idulf (fluide) ! Cet auteur qui, dès sa première œuvre d’étudiant, nous a ébahis avec Les Noceurs, a enchainé les succès. Certains l’ont connu avec Les Rigoles (Prix spécial du Jury d’Angoulême) un roman graphique fleuve de 300 pages. Idulfania a un univers très proche de ce dernier, à la fois grotesque et poétique. Mélange étonnant comme celui des époques qui se percutent avec des scènes antiques et des textes contemporains. Il arrive en 2 à 4 cases et avec très peu de textes à nous faire sourire, à nous apitoyer, en tout cas à rendre son univers addictif.
Xavier de La Verrie
Brecht Evens, Idulfania, traduit du néerlandais par Wladimir Anselme, Actes Sud, novembre 2021, 64 pages, 18 eur