Nocterra de Scott Snyder, et les ténèbres recouvrirent le monde

Un duo d’auteurs reconnus

Voici un album dû à des créateurs reconnus du monde des comics. Le scénariste Scott Snyder s’est fait connaître sur Batman (citons La cour des hiboux) et American Vampire. Quant à Tony Daniel, il a commencé par illustrer la série Spawn dans les années 90 et s’est fait remarquer sur Batman (lui aussi) où il a illustré des histoires de Grant Morrison. Ici, le duo signe Nocterra, une minisérie bientôt adaptée par Netflix. Est-ce un gage de qualité ?

Un récit post-apocalyptique

Voici l’histoire de Valentina Riggs et de son frère Emory. Enfants adoptés, tout allait assez bien pour eux lorsque la lumière du soleil a disparu. Du jour au lendemain, le monde s’est retrouvé plongé dans l’obscurité, le soleil est toujours là mais la lumière n’atteint plus notre monde. Et les ténèbres ont aussi changé certains des survivants, les transformant en des monstres. Douée pour la survie, Valentina a un camion, à bord duquel elle conduit des passagers et des marchandises entre les différentes enclaves humaines. Car le pays est infesté par les créatures des ténèbres. Contaminé, Emory est malheureusement en train de se transformer petit à petit sous les yeux de Valentina. Lorsqu’un vieux scientifique nommé Augustus désire louer ses services pour aller dans un sanctuaire où on guérit des ténèbres, elle hésite un peu. Puis accepte à cause d’Emory. La route sera longue car le vieil Augustus, on va s’en apercevoir, n’a pas tout dit.

Une histoire à la mode

Nocterra est un récit bien construit. De nombreux flashbacks nous racontent l’histoire de Valentina, nous montrent comment la société s’est effondrée, comment ses parents ont eux-mêmes été infectés, etc… Le découpage de Daniel est tourné vers l’action et est très efficace. Une bonne histoire donc ? Un récit « prémâché » en tout cas pour une adaptation télévisuelle dans l’air du temps : Netflix va avoir un boulot facile. On est loin cependant de quelque chose d’original. Il manque un grain de folie, un je-ne-sais-quoi de piquant qu’un Grant Morrison, lorsqu’il est en forme, sait avoir. Nocterra de Snyder et Daniel délasse et c’est tout.  

Sylvain Bonnet  

Scott Snyder & Tony S. Daniel, Nocterra, traduit de l’anglais par Benjamin Rivière, Delcourt, janvier 2022, 176 pages, 16,50 euros

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