Meurtre à Montaigne, le grand retour d’Estelle Monbrun

Enfin le retour d’Estelle Monbrun et de son style à nul autre pareil ! Délicieuses et littéraires, ses enquêtes marquent par l’humour et l’acide, par ce jeu d’un style très éclairé et brillant pour décrire les choses les plus ternes et basses. Meurtre à Montaigne s’inscrit dans la parfaite lignée des précédentes enquêtes et conduira le lecteur dans les méandres des petits jeux universitaires au fil d’une enquête sur les pays de l’auteur des Essais.

Alors que les spécialistes universitaires de Montaigne sont de vraies sommités, quelques pages retrouvés d’un inédit de Michel de Montaigne — son carnet de voyage en Italie — sèment plus que la zizanie : si c’est l’occasion pour certains de briller encore plus, c’est peut-être aussi l’occasion pour d’autre de se défaire d’adversaires gênants dans la courses à la gloire… Les jeunes qui subissent d’étranges accidents sont-ils les jouets d’un combat des anciens ?

En se moquant des petites mesquineries universitaires, Estelle Monbrun n’oublie pas les éléments attractifs d’un bon polar : un vieux flic ronchon qui avait promis de raccrocher et son ancienne disciple, des paysages qui forment autant d’écrin à l’intrigue, un enlèvement, et des secrets de famille à n’en plus pouvoir !

Le charme d’une écriture délicieuse qui sait rompre au bon moment, une intelligence de la psychologie humaine et une maîtrise des affaires de Montaigne, rien ne manque pour faire de Meurtre à Montaigne un vrai très bon moment.

Loïc Di Stefano

Estelle Monbrun, Meurtre à Montaigne, Viviane Hamy, mars 2019, 240 pages, 19 eur

Laisser un commentaire