Talli, fille de la lune, tome 1

Prenons tous les éléments d’un RPG et faisons-en une  aventure en BD. Voici le point de départ de Talli, auquel s’ajoute la volonté d’un jeune auteur de témoigner de ses admirations. Si le résultat graphique n’est pas à notre goût, le récit, sans être original, se tient plutôt bien.

 

Une princesse, un château, un groupe d’aventuriers

Le château de Lord Borïn est assailli par Lord Ulric, son suzerain. L’assaut n’a qu’une finalité : trouver Lady Talli, cette fille adoptive dont l’existence était tenue secrète. Pour échapper à la « brigade spéciale » commandée par une archère émérite (capitaine Nina), car Lady Talli porte sur elle plus que le destin des hommes : elle est la vérité que le « hérétiques » attendent depuis longtemps.

On apprend assez tôt dans le manga que Lady Talli est adoptée et la dernière héritière de la Déesse de la Lune, restée sur terre parmi les hommes par amour. Ses héritières ont été pourchassées et seuls les « hérétiques » espéraient dans chacune de leurs prières qu’il en restât au moins une, capable de venir les sauver. Ainsi Talli incarne-t-elle le renouveau, le « moment » où le monde dur des seigneurs féodaux va sans doute basculer, non sans combattre pour le maintien de ses privilèges.

 

© Sourya & Ankama

 

Si le récit général se tient plutôt bien, on regrettera en revanche un peu trop de légèreté lexicale. Si d’un côté l’auteur installe une « ambiance médiévale » avec quelques moult et autres dame Sybbyl, la présence de QG, OK, comme sur des roulettes ou encore thune et fan club, qui sont d’affreux anachronismes douloureux à l’oreille, gène. Du moins un lecteur attentif et peut-être plus âgé que les fan de Naruto… Même les plus jeunes lecteurs ont droit à un vrai travail lexicographique cohérent.

 

Un dessin… particulier

Le dessin de Sourya est assez étrange. Il mélange les influences et les style dans un rendu final dont je ne dirais pas qu’il a su m’emporter…

Certains personnages sont des références directes à d’autres univers (capitaine Nina fait pensez à Dragon Ball, par exemple, d’autres personnages viennent du manga, des studio Ghibli, etc.) alors que le trait général rappelle les mangas des années 80. L’ensemble n’est pas incohérent, mais manque de souffle et de profondeur, beaucoup trop de fonds blancs par exemple.

 

 

Un manga qui devra prouver qu’il peut s’installer dans le temps, s’il parvient à étoffer un peu son récit, son dessin, et à sortir du système de « citations » pour développer son univers propre.

 

 

Loïc Di Stefano

 

Sourya, Talli, fille de la lune, tome 1, Ankama,  février 2018, 168 pages, 11,90 euros

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