Les Tuche 3 : rencontre avec Olivier Baroux

LES TUCHE 3 : rencontre avec Olivier Baroux

Les Tuche appartient à un genre cinématographique bien précis : la famille décalée. Cela a donné lieu à pas mal de films qui vont des Allumés de Beverly Hills à La Famille Bodin. Bien sûr, on peut le rapprocher de tout ce qui met en scène des familles, de La Famille Tennenbaum à l’inénarrable (mais hélas oublié) La Famille Cucuroux ! On peut également faire un rapprochement avec la série Les Simpson, la méchanceté en moins…  Avec cet épisode 3, la saga bascule vers un autre genre où l’on voit un gars du peuple accéder au pouvoir suprême. Cela donna, entre autres, Ralph Super King voire… Garfield 2). Car, ici, Jeff Tuche devient Président de la République malgré lui. La famille Tuche s’installe à l’Élysée. Pas question de respecter le protocole, ni de changer ses habitudes. Pas question, non plus, de faire de la politique. Les Tuche restent les Tuche, égaux à eux-mêmes… et à leur mode de vie.

 

Entretien

Est-ce un film politique malgré lui ?

Pas du tout. C’est un film sur la politique… Bien sûr, nous avons mis deux ou trois convictions personnelles et nous avons placé un Français « très moyen » à la tête de l’État mais c’est tout… On pourrait se poser la question : est-ce qu’un jour une personnalité de la société civile, n’y connaissant rien, pourrait diriger la France ?… Mais ça s’arrête là. On reste dans la fable, dans le comte. Tout cela est utopique et poétique. On utilise la mécanique de la politique pour faire un divertissement. Ça m’agacerait d’ailleurs que l’on dise que c’est un film politique ou que l’on dise qu’on veut faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre…

L’idée est-elle venue vite ?

Elle est née après le premier Les Tuche ! Mais nous n’étions pas prêts. On avait écrit un premier scénario qui ne nous convenait. On est revenu sur les Tuche à l’Élysée quand les élections se sont rapprochées. Ça nous a permis de nous rapprocher de la campagne sans pour autant l’imiter. On a juste fait une allusion à Fillon parce qu’on trouvait ça surréaliste.

 

 

Pourquoi les Tuche semblent blasés en arrivant à l’Élysée ?

Parce qu’ils ont beaucoup évolué. Ils ont gagné au Loto, ils ont vécu à Los Angeles alors les ors de la République ne les impressionnent absolument pas. Ils arrivent comme à l’hôtel. Au fond, ils adorent la vie, ils adorent rire ; ce sont de grands enfants.

Il y a aussi une charge contre une certaine « élite »…

Oui avec le personnage de l’écrivain germanopratin, pseudo philosophe. On en connait tous dans Paris, je ne vais pas donner de noms… Bernard-Henri Lévy, Yann Moix…  On a voulu jouer le choc des cultures. Mais, en définitive, c’est lui qui est largué en tant qu’intellectuel très érudit… On s’est éclaté à écrire ce personnage et à le tourner. C’est une façon de se moquer des intellectuels qui ont toujours quelque chose à dire sur tous les sujets.

 

 

Et Angela Merkel ?

Nous proposons notre propre vision d’Angela Merkel qui reste l’une des plus belles femmes du monde. C’est une autre vision d’Angela Merkel !

Y a-t-il beaucoup de scènes coupées ? 

J’ai coupé beaucoup de petits bouts de scènes pour des raisons de rythme. Plus une grande visite de Wilfrid des monuments de Paris. Mais on retrouvera tout ça dans le DVD.

Avez-vous tourné à l’Élysée ?

Non, car c’était trop compliqué pour des questions d’organisation. Il y avait trop de contraintes de sécurité et d’horaires. Tourner à l’Élysée cela implique perdre tous les jours au moins une heure pour passer par les portails de sécurité… Nous avons tourné dans un château Voisin, proche de Rambouillet. Les effets spéciaux ont fait le reste.

Avez-vous eu l’occasion de visiter l’Élysée ?

Oui, j’y suis allé pour faire des photos… Je voulais aussi voir à quoi ça ressemblait… Je ne trouve pas ça très moderne. Pour moi, il faudrait faire de l’Élysée un musée et installer la Présidence dans des locaux beaucoup plus modernes. Ça donnerait une petite impulsion, notamment vis-à-vis des jeunes… Quand on voit les locaux où travaille Angela Merkel on est épaté parce qu’ils sont ultramodernes !

 

 

Et pour le protocole présidentiel ?

Nous avions avec nous un chef du protocole, ancien garde républicain. Il nous a surtout expliqué comment ça se déroulait à l’extérieur et à l’intérieur de l’Élysée. Le nombre de gardes officiels, l’huissier aboyeur, l’organisation du service… Par exemple, lorsque le nouveau Président arrive à l’Élysée, la garde joue de la musique mais elle doit s’arrêter impérativement au moment où il touche la première marche du perron. C’est le protocole.

 

Propos recueillis par Philippe Durant

Les Tuche 3

d’Olivier Baroux avec Isabelle Nanty, Jean-Paul Rouve

1h35. Sortie : 31 janvier 2018

 

 

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