« The End » la fable écologique de Zep

Philippe Chapuis dit Zep n’est pas que le dessinateur de la série très grand public Titeuf, mais aussi d’œuvres plus personnelles, plus noires où pouvons nous rendre compte de sa sensibilité, de sa volonté de marquer les esprits et de vouloir, cette fois-ci, apporter un témoignage fort sur la protection de l’environnement. C’est le cas de cet album, The End, très belle fable écologique.

 

La fin comme prélude

De tragiques phénomènes arrivent sur la terre, le processus débute en Espagne où toute une population meurt sans raisons apparentes. Les habitants, les promeneurs sont foudroyés au même instant, s’écroulent à même le sol et succombent.

Est-ce la main de Dieu ? Est-ce le nuage toxique d’une usine ? L’inconnu et le mystère semblent subsister.

Bien loin de cet épisode, un groupe de scientifique est réunit en Suède pour étudier la nature et en particulier les arbres. Autour d’un professeur talentueux, philosophe et érudit qui à de fâcheuses habitudes comme celle d’écouter les Doors en boucle et a tue tête, sans se soucier de son équipe qui a finit pas s’accommoder de ses TOC. 

Ils font partie d’un réseau international qui base leur recherche sur la communication des arbres et notamment les liens entre les humains et les végétaux.

 

 

Le professeur Frawley a bâti une thèse il y a des années et qui, sans pouvoir la prouver a été mis au pilori par tous les scientifiques de la terre.

Banni à jamais, il s’évertue à vouloir démontrer sa théorie. Celle-ci veut prouver que les arbres peuvent décider simultanément par des codes qu’ils s’envoient, d’empoisonner les feuilles ou l’air de substances qui permettent de les rendre mortelles.

Hypothèse bien difficile à prouver d’autant que les arbres peuvent instantanément dissimuler les preuves du méfait…

Surviennent d’inquiétants évènements, les animaux sauvages n’ont plus l’air d’avoir peur des humains et se rapprochent de leur territoire. Vont ils faire fuir les humains et se venger de leurs actes ? Un autre épisode bien plus global va t’il se produire ? Va-t-il se limiter à une ville, une province, un pays ?

 

 

Ou comment la théorie du film Avatar et de la puissance de Gaia peut s’imposer.

Zep arrive à nous glacer le sang devant la lecture de cette bd. Et ce pour plusieurs raisons, nous sommes tous conscients aujourd’hui de l’urgence environnementale dont font l’échos tous les scientifiques de la terre au travers des médias conventionnels ou non.

Les états ne prenant certainement pas la hauteur des engagements qu’ils devraient, l’alarme sonne depuis des années mais ils sont tenus par des lobbies puissants comme l’évoque aussi la bande dessinée.

Les hommes et femmes de la planète à titre individuels tentent des solutions, mais chaque fois à des échelles insuffisamment puissantes pour être réellement efficaces pour la planète. Nous sommes tous responsables.

La nature pourra t’elle prendre le pouvoir sur nous et décider de notre sort et donc du leur ?

Un grand bravo à Zep de cet ouvrage choc empreint d’un peu d’espoir.

 

Xavier de la Verrie

 

Zep (Philippe Chapuis), The End, Rue de Sèvres, avril 2018 90 pages, 19 euros

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