Traits de famille, le bestiaire fantastique d’un père et de ses fils
Comme un rêve d’enfant !
Thomas Romain est un français expatrié au Japon, où il a pu devenir quelqu’un dans l’industrie du dessin animé. Il a co-créé Code Lyoko, par exemple, et est appelé par Netflix pour participer au projet Cannon Busters. Et ses enfants, justement, élevés dans un monde de dessins, ont développé leur propre imaginaire, fait de créatures étranges et de monstres divers.
Un soir de Noël, un des fils à la surprise de recevoir comme cadeau de son père un dessin, où il reconnaît le sien propre. Et c’est à ce moment que le projet familial devient absolument génial : le père s’empare des dessins de ses enfants et les professionnalise.
une histoire de famille
De décembre 2016 à septembre 2017, Thomas Romain reproduit les dessins de ses enfants, publie son work in progress sur Youtube. Petit à petit, le projet prend forme, et l’idée d’en faire un livre devient évidente.
Toutes les double-pages sont composées de la même manière. A gauche, le dessin original d’un des fils, avec le commentaire du père et celui du fils. A droite, le dessin du père. Ce qui est impressionnant, ce n’est pas tant l’art du père, dont c’est le métier, ni l’imagination délirante des enfants, mais la manière dont le père comprend les dessins de ses enfants et parvient à transposer leur fantaisies.
L’album se termine par quelques pages de croquis, les coulisses de la création d’une image en particulier, deux grandes planches bonus reprenant chacune plusieurs personnages (dont une à l’état de croquis et de dessin achevé), et la biographie de Thomas Romain.
Cette belle expérience d’un travail commun, d’une communion par le dessin entre deux enfants et leur père, est un album aussi touchant pour le point de départ que magnifique pour le résultat. Les créatures imaginées sont les plus incroyables qu’on puisse imaginer, et apporte un « délire » rare et enthousiasmant. Une vraie réussite !
Loïc Di Stefano
Thomas Romain, Itsuki, Ryunosuke, Traits de famille, le bestiaire fantastique d’un père et de ses fils, Kurokawa, « kuropop », mars 2018, 120 pages, 17,90 euros