Joker the Winning Card, les débuts du clown sanglant

Après Grant Morrison et Scott Snyder, Tom King est devenu le nouveau scénariste vedette de DC Comics avec des vraies réussites à son actif comme Supergirl Woman of Tomorrow ou Batman One Bad Day. Ici, il se réapproprie le personnage du Joker en narrant son premier conflit avec le héros de Gotham.

Leur première confrontation

Bruce Wayne vient tout juste de commencer sa carrière de justicier lorsque Gordon lui demande son aide pour traquer un tueur psychopathe qui sème des cadavres sur son passage dont certains arborent un rictus rieur. Pendant ce temps, une petite fille s’est perdue et parle sur un banc avec un clown maquillé tenant un ballon. Son père cherche sa petite fille que l’homme ramène chez lui… pour tuer le père. C’est le Joker. Batman le cherche, le trouve… et perd leur premier combat. Imprévisible, le Joker va le pousser dans ses retranchements et l’amener à se remettre en cause, quitte à ce qu’il affronte Alfred…

Un récit radical

Joker The Winning Card n’innove pas fondamentalement. Le récit proposé par King se propose de reprendre des éléments dans les quatre-vingt ans d’histoires écrites sur Batman, de les fondre ensemble et de proposer une relecture noire du conflit entre l’homme qui rit et l’homme chauve-souris, deux fous (ce point pourrait être discuté). On retrouve des éléments piochés dans des récits dus à Neal Adams, Jim Aparo et Jim Starlin (les deux ont droit à un hommage sous forme de namedropping dans le récit), Frank Miller et bien sûr Alan Moore. L’ombre de The Killing Joke, paru à la fin des années 1980 (on ne rajeunit pas) plane par instants… le dessin de Mitch Gerads, très noir, évoque par moments le travail de Dave McKean. Si l’histoire ne révolutionne pas la mythologie Batman/Joker, elle se révèle saisissante. Vous ne regretterez pas votre lecture.

Sylvain Bonnet

Tom King & Mitch Gerads, Joker the Winning Card, traduit de l’anglais par Julien Di Giacomo, Urban comics « DC Deluxe », juillet 2024, 112 pages, 17 euros

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