« Archie vs Predator » : massacre à Riverdale !
On pourra dire qu’il a tenu ses promesses ! Archie vs Predator concilie deux univers différents : le teenage comics et l’horreur. Le résultat est une bonne grosse série B horrifique, soulignée par le style naïf typique des aventures d’Archie. Un vrai plaisir. Bis évidemment.
Archie Andrews et sa bande d’amis s’ennuient pendant les vacances d’été. Coup de chance : son meilleur ami, Jughead, gagne un voyage de rêve sur une plage du Costa Rica ! Et voici donc la petite équipe en villégiature à Los Perditos, petit coin de paradis entre la plage et la jungle. Nos amis ignorent encore qu’ils vont malencontreusement défier un Predator, un chasseur extra-terrestre…
Deux univers a priori inconciliables
Je dois vous avouer que j’ai ouvert Archie vs Predator avec pas mal d’appréhension. Comment les auteurs, Alex De Campi et Fernando Ruiz, allaient-il pouvoir concilier deux univers diamétralement opposés ? D’un côté, il y a Archie et ses aventures nunuches ; de l’autre, ce Predator, chasseur ultime icone du cinéma fantastique. Alex De Campi résout le problème très simplement : il fait le travail qu’on attend de lui, tout simplement. À la question « Archie et cie font-ils le poids face au Predator ? », ils répondent logiquement « non ». Comprendre : Archie vs Predator, c’est l’histoire d’un massacre. Tout le monde y passe, ou presque. Point.
Fernando Ruiz reproduit le style Archie mais version gore
Une des grandes forces de Archie vs Predator, c’est de réussir à garder le style graphique naïf typique d’Archie. Déjà, dans Afterlife with Archie, il s’agissait d’insérer des zombies dans Riverdale, la petite ville stéréotypé d’Archie. Mais alors les dessins changeaient de ton, avec une ambiance oppressante. Dans Archie vs Predator, il y a ce petit plaisir (pervers) d’assister à un massacre sanguinolent, tout en gardant la patte graphique gentillette du Archie classique. Fernando Ruiz parvient à dessiner un Predator crédible dans une histoire qui tourne rapidement à la série B réussie.
Archie Andrews : star de 2018 ?
Si Archie Andrews morfle sérieusement dans Archie vs Predator (vous n’en reviendrez pas !), nous n’en avons pas fini pour autant avec le héros gentillet. Les éditions Wetta ont eu du flair : Archie pourrait bien être le héros de 2018 !De son côté, l’éditeur Glénat annonce plusieurs albums : Les Chroniques de Riverdale, Archie, Betty & Veronica, et Jughead. Rien que ça ! Depuis mi-janvier, la saison 2 de la série TV Riverdale est diffusée sur Netflix. Une version moderne façon thriller réussie. Archie vs Predator en est déjà la preuve : le monde d’Archie peut vraiment s’adapter à tout !
Stéphane Le Troëdec
Alex De Campi (scénario), Fernando Ruiz (dessin), Archie vs Predator, traduit de l’anglais par Julien Borregan et Fred Wetta, Wetta, février 2018, 128 pages, 19,95 euros
