L’épigénétique et le cou de la girafe, la science et la raison
Professeur de génétique moléculaire à l’université de Tours, Corinne Augé publie ici un ouvrage sur l’épigénétique. Et au fond, ça pousse à poser la question suivante : qu’est-ce que l’épigénétique ? Pas sûr que nous soyons nombreux à le savoir… Allons donc voir ce que nous en dit Corinne Augé.
Le fonctionnement des gênes

La science a longtemps vu les partisans de Lamarck, défenseur de « l’inné », s’opposer à ceux de Darwin, plus proche d’une évolution fondée sur « l’acquis » pour, sur le plan de l’évolution. La génétique a, croyons-nous, validé les théories de l’anglais. L’épigénétique, qui s’attache à comprendre comment les gênes fonctionnent, a relancé le débat. Car l’adaptation à l’environnement est aussi une condition essentielle pour comprendre s’adapté le patrimoine génétique et on en revient à la controverse sur la longueur du cou de la girafe, résultante aussi d’une sélection naturelle des mâles… Les plus aptes à se reproduire. Ou comment réconcilier Lamarck et Darwin !
Prévoir des pathologies et des maladies… Mais rester humble
Le développement de la génétique et de l’épigénétique et les connaissances accumulées sur nos vingt-cinq milles gênes nous aident à comprendre d’où vient notre espèce et aussi à comprendre guérir de maladies autrefois inguérissables, comme les cancers. Reste à se garder de bien des excès (songeons comme le fait Corinne Augé aux tests génétiques qui fleurissent sur le net). Et puis il ne faut pas non plus tout baser sur la science génétique, notre civilisation, dans son évolution, repose aussi sur la culture et les mentalités. En tout cas voici un essai stimulant et très pédagogique, à mettre en toutes les mains.
Sylvain Bonnet
Corinne Augé, L’épigénétique et le cou de la girafe, septembre 2024, 200 pages, 18 euros