Faire des sciences avec Star Wars, l’ivresse de l’imagination
Un scientifique et la science-fiction
Enseignant à Polytechnique, astrophysicien de formation, Roland Lehoucq est aussi devenu aussi une figure du petit monde de la science-fiction française, grâce à ses articles dans Bifrost et aussi à ses interventions dans des festivals comme celui des Utopiales qui se tient chaque année à Nantes. À chaque fois, Lehoucq sait manier l’humour et fait preuve de pédagogie dans ses démonstrations scientifiques. Avec lui, on comprend que la plupart des auteurs de science-fiction ont beaucoup d’imagination mais que celle-ci est souvent (pas toujours) peu plausible.
Avec Faire des sciences avec Star Wars, Roland Lehoucq s’attaque à un mythe de la culture populaire.
Un regard amusé et toujours intéressant
La Force, l’Etoile de la mort, le sabre laser et autres concepts développés par George Lucas, ses collaborateurs et désormais ses héritiers, sont-ils scientifiquement possibles ? On apprendra que créer un sabre laser est possible mais ne servirait à rien, que les véhicules spatiaux sont très beaux mais à ce stade irréalisable, que l’hyperespace n’existe pas (quoique les scientifiques n’étripent sur la possibilité de créer des « bulles » ou des « tunnels » raccourcissant les distances à parcourir).
Quant à l’Etoile de la mort, ou mieux encore la base Starkiller, la quantité d’énergie nécessaire pour les faire fonctionner (et détruire une planète !) est tout simplement astronomique… De la lecture de cet ouvrage souvent iconoclaste pour les fans, que peut-on tirer ? Que l’imagination fait plus rêver que la science, indéniablement. Du moins au premier abord car, quand on suit certains raisonnements ou explications de Roland Lehoucq, il nous reste bien plus de choses à découvrir que nous en avons découvert.
Sylvain Bonnet
Roland Lehoucq, Faire des sciences avec Star Wars, Le Belial, octobre 2017, 176 pages, 7,90 euros