Dans mon village, on mangeait des chats

Une pure merveille d’humour noir

Comment un enfant délaissé et isolé devient au fil du temps le chef d’une bande qui sévit dans toute une région. C’est ce que promet Philippe Pelaez au scénario et Porcel au dessin avec leur album Dans mon village, on mangeait des chats.

Oui quelqu’un le tenait par les roubignolles… mais il m’avait laissé un peu de place pour que j’y m’y accroche, moi aussi…

Tenté par une initiation à la violence ?

Il vous suffit peut-être de suivre de près l’aventure épique de Jacques. Une vie semée d’embûches, de coups de poker, menée par une ambition incroyable et assurément démesurée qui pourrait lui être fatale.

Fils d’un routier absent et d’une mère qui profite de ses absences pour s’adonner à la prostitution. Aucun ne se soucie de l’instruction des enfants. Le tempérament sauvage de Jacques l’entraîne un soir, accompagné de sa sœur Lily, à l’aventure dans les bois. Tout commence ce soir-là, en découvrant que le boucher du village capture des chats en pleine nuit.

En le suivant, Jacques s’aperçoit qu’il les tue et les cuisine. Le pâté le plus célèbre de sa boucherie ! Il commence à le faire chanter, mais il ne se laisser pas faire. Il mourra malencontreusement… 

Plus tard, je me suis dit : Tiens finalement, moi aussi j’ai accroché mon père au mur ! Ça me fait toujours sourire.

Le même soir il tue son père. Et le voilà en maison de correction. Cinq années décisives où il éprouvera de nouveaux talents de domination et de fin stratège. Il finira par s’acoquiner avec d’autres larrons du centre pour se lancer dans de la revente d’alcool et bien d’autres méfaits qui pourraient leur coûter la vie.

Un vrai grand polar rural noir à souhait

Un scénario à tombeau ouvert pour une escapade en terre de malfrats en puissance. Et qui iront bien au-delà de leurs espérances ! Tant de rebondissements, de surprises en tout genre, et maîtrisé de bout en bout : cela mérite le respect.

Une ambiance très années 70-80, un langage argot des plus pointus et acérés feront le bonheur des nostalgiques de cette époque.

La couverture en disait long et nous je n’ai en aucun cas était déçu. Alors bravo !

Xavier de la Verrie

Philippe Pelaez (scénario),  Porcel (dessin), Dans mon village, on mangeait des chats, Grand Angle, juin 2020, 56 pages, 16,90 eur

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