Le Vatican, l’influence et la foi

Un spécialiste du catholicisme

De Christophe Dickès, on connait surtout le dictionnaire du Vatican et du Saint Siège (Robert Laffont, collection « bouquins », 2013) où déjà il démontrait son érudition concernant la papauté. On lui doit aussi un essai intitulé L’héritage de Benoît XVI (Tallandier, 2017) où il s’évertuait à défendre le pape émérite. Il publie ici chez Perrin, dans la collection « Vérités et légendes » lancée l’année dernière, une nouvelle synthèse sur le Vatican.

 

Beaucoup de mythes qui ont la vie dure

Dans une série de courts chapitres, Christophe Dickès passe en revue des sujets qui font fantasmer un peuple d’amateurs de sensations fortes. Non, le Vatican n’est pas riche même si le denier de l’église lui assure ses revenus. Quant à ses fameux secrets, ils sont soumis en fait aux règles des archives et s’ouvrent aux historiens. Et on apprend également que le pape n’a pas caché les actes pédophiles: ce sont plutôt les évêques qui, de ce point de vue, ont failli. Somme toute, ce livre fait œuvre utile même s’il est fort probable que les mythes perdureront, merci à internet et aux sites complotistes.

 

Une puissance de notre temps

On connait le mot fameux de Staline (« le pape, combien de divisions ? ») qui a dû se remuer dans sa tombe en voyant combien l’action d’un pape polonais charismatique a contribué à mettre à bas l’empire soviétique. L’église a été très tôt lucide face aux totalitarismes qu’elle a combattu, souvent dans le silence. On sait maintenant que Pie XII, durement attaqué dans Le vicaire (pièce de théâtre écrite par un auteur à la solde de la RDA), a été en contact très tôt avec des opposants allemands à Hitler, qu’il a aidé.

En fait, le Vatican pèse diplomatiquement très fort et la majeure partie des Etats de la planète entretiennent des relations avec lui. Il joue le rôle de médiateur, par exemple récemment entre les Etats-Unis et Cuba. Gageons que le pape François continuera dans cette voie.

 

Sylvain Bonnet

Christophe Dickès, Le Vatican, Perrin « vérités et légendes », mars 2018, 272 pages, 13 euros

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