Dans « Legenderry », les ancêtres de Lady Mechanika se rebiffent
Legenderry constitue une très agréable approche du catalogue Dynamite. Un comics steampunk accessible aux néophytes, enlevé et original.
Big City, la métropole au cœur de l’univers de Legenderry, est un mélange du Londres victorien et d’une cité futuriste. Le Club Scarlet est un restaurant réputé de la ville, où vient s’encanailler le gratin de Big City et tenu par la mystérieuse Madame Pendragon. Un soir, le calme tout relatif de l’établissement est interrompu par l’irruption de bandits ! Ces derniers traquent une belle rouquine, Magna Spadarossa. Dotée de pouvoirs surnaturels, Madame Pendragon s’interpose violemment pour sauver la jeune femme. Avec ses amis Kato et le Frelon vert, Madame Pendragon commence à mener l’enquête. Ils vont découvrir que Magna Spadarossa est au centre d’un vaste complot qui pourrait bien transformer Legenderry à jamais…
Un univers steampunk
Legenderry est une mini-série en 7 épisodes formant une aventure complète. Cet univers victorien baigne dans une ambiance steampunk. Ce courant littéraire particulièrement populaire peut se résumer par cette simple question : et si les technologies à vapeur s’étaient davantage développées ? Legenderry se déroule dans un univers à la fois steampunk et pulp en fin de compte assez semblable à celui du Lady Mechanika de Joe Benitez. Une impression renforcée par le fait que ce dernier signe également les couvertures de Legenderry.
Un casting prestigieux
Legenderry a clairement pour objectif de présenter les personnages de l’éditeur Dynamite. On survole donc le catalogue : d’un côté, on y retrouve des licences connues des lecteurs comme Vampirella, Green Hornet, ou Red Sonja (pendant féminin de Conan créé par Robert E. Howard). De l’autre, on y compte des personnages beaucoup plus populaires, puisqu’ils ont eu leur série télé attitrée comme Zorro ou L’Homme qui valait trois milliards. Enfin, Legenderry réintroduit des personnages historiques mais « oubliés » comme Flash Gordon, le Fantôme du Bengale ou bien encore leplus méconnu Captain Victory, un super-héros de comics développé par Jack Kirby au début des années 80 pour Pacific Comics. On le voit : le spectre couvert est large, mais l’ensemble est harmonieux : l’intrigue est prétexte à donner à chaque personnage son épisode, avant de réunir tout le monde pour l’ultime chapitre.
Par l’auteur de Fables
Pour “assembler” tous ces personnages très hétéroclites, il fallait un auteur expérimenté. Oui, Steve Austin et Vampirella dans la même intrigue, quand même. Du coup, Dynamite est allé chercher le scénariste idéal. L’homme de la situation s’appelle Bill Willingham. il est le créateur de la superbe série Fables. Déjà, il y amalgamait avec grand talent un large éventail de personnages tirés des contes et légendes, le tout dans un univers contemporain et moderne. Ici, ses versions steampunk des héros Dynamite sont plus ou moins recherchées. Mention spéciale à Steve Austin. Mais on ne peut lui enlever d’avoir réussi à rendre l’ensemble harmonieux et cohérent. Tout au plus, on peut lui reprocher quelques scènes inutilement gores et une fin un peu trop rapide. On aurait aimé voir cette ligue des gentlemen steampunk un peu plus en action. Espérons que Graph Zeppelin traduira rapidement les spin-off dédiés à Red Sonja, Vampirella et Green Hornet.
Stéphane Le Troëdec
Bill Willingham (scénariste), Sergio Davila (dessinateur), Legenderry – L’aventure steampunk, traduit de l’anglais par Stéphanie Chaptal, Graph Zeppelin, octobre 2017, 240 pages, 18 euros
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