« Lady Mechanika, tome 4 » : western tequila

Couverture de Lady Mechanika tome 4Dans ce 4e tome des aventures de Lady Mechanika, Joe Benitez confronte son héroïne aux folklores juifs et mexicains. Sans aucun doute le meilleur album de la série à ce jour.

 

Dans les faubourgs de Mechanika City, 5 cadavres de jeunes garçons sont retrouvés dans l’atelier d’un fabricant de jouets. Lady Mechanika mène l’enquête dans l’espoir d’en découvrir un peu plus sur les origines de ses implants mécaniques…
Dans la seconde aventure de ce recueil, la belle héroïne voyage au Mexique pour prendre du repos. Alors que le jour des Morts bat son plein, Lady Mechanika sauve les habitants du petit village de Santa Catrina. Ils sont menacés par les jinetes, des démons à la solde de la Dame des Morts…

 

 

Lady Mechanika et le jour des Morts mexicains

Joe Benitez est originaire du Mexique. Aussi il faut croire que l’artiste s’est senti particulièrement impliqué dans les nouvelles aventures de son héroïne. Le résultat s’en fait sentir immédiatement. Ces 3 épisodes de La Dama de la Muerte constituent le meilleur de la série Lady Mechanika !
Ici, c’est essentiellement la tradition de le Jour des morts, El Dia de Los Muertos, qui sert de toile de fond. Joe Benitez prend beaucoup de temps à bien expliquer cette fête aux lecteurs. D’ailleurs, ce 4e tome dans son ensemble repose sur l’exploration de folklores étrangers puisque la première aventure met en avant le mythe du golem juif, version steampunk, bien entendu.

 

Extrait de Lady Mechanika tome 4
crédit : Joe Benitez (Benitez Productions)

 

La belle, la brute et le truand

Dans chaque aventure, M.M. Chen et Joe Benitez revisite certains genres de la culture pulp. Après le steampunk, ou bien encore les « mondes perdus », les aventures mexicaines de Lady Mechanika permettent aux auteurs de donner un ton profondément western spaghetti à la série. Lady Mechanika à Santa Catrina, c’est un peu l’Étranger dans Une poignée de dollars. Benitez s’amuse à mélanger le decorum mexicain avec les codes du genre. Et c’est une très belle réussite graphique !

 

Extrait du comics Lady Mechanika, tome 4
crédit ; Joe Benitez (Benitez Productions)

 

Des défauts persistants

Malheureusement, les défauts habituels de Joe Benitez viennent (un peu) gâcher le plaisir. Le premier d’entre eux, c’est la mauvaise gestion des bulles. Certaines planches sont réellement « plombées » de blocs de textes. Après une dizaine d’épisodes, il est dommage que ce défaut ne soit toujours pas réglé. L’autre défaut vient du style de Joe Benitez lui-même : l’artiste compose trop souvent ses planches autours d’une illustration centrale ; du coup, la narration s’en ressent, et le dessin est loin d’être aussi dynamique qu’il pourrait être. À noter quand même que 1. les designs sont somptueux, et 2. Joe Benitez s’applique sur l’habillage de certaines cases. Dommage enfin qu’on en apprenne pas plus sur les origines de Lady Mechanika ; la première aventure très typée steampunk était l’occasion rêvée.
Malgré ces défauts, on tient ici le meilleur tome de la série, d’ailleurs parfaitement lisible si vous n’avez pas lu les trois autres.

 

Stéphane Le Troëdec

 

Marcia Chen, Joe Benitez (scénariste), Joe Benitez, Martin Montiel (dessinateur), Lady Mechanika, tome 4, La Dama de la Muerte, Glénat Comics (Benitez Productions pour la VO), octobre 2017, 160 pages, 14,95 euros

 

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