Les nouvelles heures de Pompéi, bienvenue dans le monde antique

Archéologue, historien…

Massimo Osanna est professeur d’archéologie à l’université de Naples et surtout, il dirige le site archéologique de Pompéi, ville rêvée pour un archéologue : on y trouve une ville antique préservée de nombreuses déprédations et des outrages du temps, grâce… à l’éruption du Vésuve en 79 de notre ère qui a tué sa population et enseveli le site sous les cendres. Il livre ici un ouvrage qui devait accompagner une exposition qui devait se tenir au Grand Palais à partir du 25 mars et reporté à cause de l’épidémie de Covid 19 : soyons sûrs que ce  n’est que partie remise !

Et aussi guide de haut niveau

On a affaire dans ce livre à un guide qui sait  nous raconter Pompéi et ses habitations en ayant recours à une érudition sans faille. Rappelons au néophyte que la ville de Pompéi n’est pas qu’un site touristique : il s’agit d’un témoignage inestimable pour comprendre comment le peuple romain vivait. Massimo Osanna le sait et nous fait déambuler dans ces rues si vivantes le jour de l’éruption, avec ses boutiques et ses maisons. Il nous invite ainsi à découvrir des lieux magiques comme la maison d’Orion et surtout la maison de Léda, tout récemment découverte et de ses mosaïques aux motifs mythologiques et aux résonnances érotiques.

Humain, tellement humain…

L’ouvrage se termine par l’évocation des moulages des victimes réalisés au XIXe siècle (et dont certains ont été détruits lors de bombardements durant la seconde guerre mondiale), toujours aussi bouleversants. Roberto Rossellini en avait fait le centre d’une des séquences finales de son film Voyage en Italie, où un couple se défaisait, avant un dénouement final bouleversant. Cela nous ramène à notre humaine condition, fragile, oui très fragile en ces temps de pandémie. Très bon ouvrage sur ce site qu’on a hâte de revoir.

Sylvain Bonnet

Massimo Osanna, Les Nouvelles heures de Pompéi, traduit de l’italien par Madeleine Rousset Grenon, Béatrice Didiot et Daniele Faugeras, Flammarion, mars 2020, 391 pages, 23,90 eur

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