L’invention du mont Blanc : naissance de l’alpinisme moderne
Des protestants à la haute montagne
Philippe Joutard, ancien professeur à l’université d’Aix-Marseille et à l’école pratique des hautes études en sciences sociales (EHESS), est connu pour ses travaux sur les protestants français. On lui doit ainsi Les Camisards (Seuil, 1976) et surtout La révocation de l’édit de Nantes ou les faiblesses d’un état (Gallimard folio histoire, 2018). En début d’année est parue la réédition de L’invention du Mont Blanc, livre paru en 1986.
Des hommes face au mont Blanc
A première vue, L’invention du mont Blanc se présente comme une anthologie de textes d’explorateurs ou de voyageurs ayant face aux Alpes et à ce fameux mont Blanc (qui ne s’appelle donc pas encore ainsi). On commence ainsi avec Pétrarque et on a même droit à un texte de Léonard de Vinci, visiblement très marqué parce qu’il voit. Les voyageurs voient ici une occasion d’explorer un espace inconnu, mystérieux, dangereux. La mer de glace (en voie de disparition au XXIe siècle, est ainsi décrite avec beaucoup de détails. Les explorateurs rapportent même qu’elle est en expansion selon les habitants, qu’ils soient catholiques ou protestants. Si la grande montagne n’est pas encore conquise, elle est déjà « inventée », présente dans l’imaginaire européen.
L’ascension
Beaucoup tentèrent l’ascension du mont Blanc. Les premiers à la réussir furent Jacques Balmat et Michel Paccard le 8 août 1786, presque l’un contre l’autre d’ailleurs si on suit la légende propagée entre autres par Alexandre Dumas. Un an après, c’est Saussure, un scientifique, qui refait le voyage. Le mont Blanc conquis, on entre alors dans un moment à la fois scientifique et aussi touristique : dès le XIXe siècle, nombreux sont ceux qui effectuent cette ascension. Et aussi ceux qui se mettent à étudier la nature, l’écosystème alpin.
Une autre façon de voir l’histoire.
Sylvain Bonnet
Philippe Joutard, L’invention du mont Blanc, Gallimard Folio Histoire, février 2025, 272 pages, 8,50 euros
