« The Few, tome 1» : la déception du line-up de Hi Comics !

Plombé par un scénario trop brouillon et bourré de poncifs, sans parler des dessins brouillons parfois illisibles, The Few est ma première grosse déception de l’année.

 

 

Le futur proche. Les États-Unis sont ravagés par un mal inconnu. Les humains se sont recroquevillés en factions qui luttent pour obtenir et conserver les ressources essentielles et précieuses comme l’eau. Edan Hale est une jeune femme qui, après avoir échappée à un massacre, sauve un bébé portant un masque à gaz. Edan se jure de tout faire pour sauver cet enfant de la violence de ce monde atroce. Elle croise la route de deux frères survivalistes. Ils ignorent encore qu’un mystérieux personnage est sur les traces de l’enfant…

 

 

The Few, pour le lancement de Hi Comics

The Few fait partie des 2 titres sélectionnés par l’éditeur Hi Comics pour son lancement. Ricky & Morty et The Few sont les têtes de pont de ce nouveau label de comics. Hi Comics est le nouveau nom de la division « bande-dessinée » de Bragelonne, éditeur bien connu des amateurs de romans de fantasy et de science-fiction. Souvenez-vous : Milady Graphics, nous avait proposé il y a quelques années un catalogue comprenant quelques pépites comme Locke & Key ou Scott Pilgrim. L’éditeur repart donc à l’assaut des librairies avec de nouveaux titres.

 

 

The Few, la grosse déception

Soyons honnête : j’aurais vraiment aimé adorer The Few, tome 1. Malheureusement, le titre souffre de problèmes rébarbatifs. Passé une première scène intéressante, le scénariste Sean Lewis construit son intrigue de manière brouillonne, à coup de flashbacks peu judicieux et hésitants. On sent qu’il essaie d’entretenir un mystère autour de son univers post-apocalyptique. On sent que le scénariste y croit. Mais malheureusement, il ne parvient jamais à attiser la curiosité et enchaîne les scènes sans grand intérêt ou maladroites (celle de l’allaitement frôle le ridicule). On devine l’univers qu’il veut installer, mais comme Sean Lewis ne nous donne pas d’informations précises, on en est souvent réduit à déduire plutôt qu’à découvrir. Du coup, le monde de The Few peine à se démarquer du tout-venant post-apo.

 

 

Edan, héroïne pas attachante

Il y a dans The Few, tome 1, un autre problème rédhibitoire : Sean Lewis n’arrive jamais à nous intéresser à Edan Hale, son personnage principal. Passé l’hommage à la série Baby Cart (et indirectement au manga Lone Wolf and Cub), il ne reste pas grand-chose de passionnant. Edan Hale souffre d’un manque flagrant de caractérisation et d’empathie. On ne s’y attache pas, et du coup, jamais Sean Lewis ne parvient à nous embarquer dans son histoire.

 

 

Les dessins : du caractère mais illisibles

Le dessinateur Hayden Sherman a un style très personnel, avec beaucoup de caractère. Son dessin est brut, esquissé, parfois épuré. Trop même, puisqu’il est par moment difficile de reconnaître tel ou tel personnage. Alors oui, Sherman apporte un cachet graphique qui de prime abord, joue en faveur de The Few. Malheureusement, dès la première scène d’action, c’est la douche froide ! Sherman bâcle parfois tellement ses dessins que par moment il est difficile de comprendre ce qui se passe. N’est pas Ashley Wood qui veut. Signalons enfin la colorisation nimbe le tout d’un blanc-beige soporifique. Dommage car sur les passages contemplatifs, le trait de Sherman colle bien à l’ambiance hivernale.

Difficile donc de s’enthousiasmer pour The Few, titre sans intérêt et ennuyeux. J’attendais beaucoup mieux pour le démarrage de Hi Comics. Croisons les doigts pour que Ricky & Morty soit d’un tout autre niveau de qualité.

 

Stéphane Le Troëdec

 

Sean Lewis (scénario), Hayden Sherman (dessin), The Few, tome 1, Hi Comics, janvier 2018, 336 pages, 24,90 euros