Ariston hotel, un vent de liberté et de féminisme


Si vous ne partez pas en Italie cet été nous vous proposons comme un air de vacances et de dolce vita avec Ariston Hotel, un air délicat que nous font respirer les éditions Ici Même. Installez-vous dans votre transat et découvrez la belle histoire humaine et féminine de Luca de Santis éclairée de beaux et puissants coups de crayons et couleurs de Sara Colaone, sans surprises italiens tous les deux.

Je crois que c’est la dernière année pour l’Ariston. Maman n’y arrive plus parfois je pense qu’elle le déteste et qu’elle me déteste aussi. »

Plaidoyer pour les femmes et leurs libertés

L’hôtel Ariston est posé en Italie sur le sable de la mer adriatique, nous sommes en 1955 et les traumatismes de la guerre paraissent loin, la reconstruction a fait place à l’insouciance d’une vie joyeuse et estivale que partagent les occupants du navire familial.

Renata, jeune maman à la robe rouge couronnée de cheveux cuivrés est la patronne de cet hôtel dont la famille perpétue la tradition à chaque génération. Mais elle se débat pour ne pas dire se noie pour gérer l’établissement et tenter de le maintenir à flot.

La particularité vient pour beaucoup de ses clients qui sont aussi fidèles qu’ils possèdent des tempéraments affirmés et représentent toutes les strates de la population : Roberta la tendre amie, Bianca la Comtesse, Johan le bel âtre allemand aussi blond que sa fiancée Hannah, Ingrid le bras droit de Renata qui représente l’ordre et la rigueur allemande.

Tout ce petit monde et bien d’autres viennent tous les ans prendre un bain de jouvence où les ragots vont bon train, les jalousies, les tenues se raccourcissent, les enfants grandissent et se font courtiser, mais ils prennent aussi un coup de vieux en voyant les pérégrinations des uns et des autres et surtout les difficultés qui s’accumulent pour l’hôtel.

Renata avec tout son courage arrivera-t-elle à sortir la tête de l’eau et surmonter les difficultés qui la submerge ? Qui pourra la sauver ?

Emouvant et gracieux

Une tonalité graphique subtilement années 50, des couleurs très douces, pastels dépeignent la légèreté de ces années euphoriques malgré l’histoire éprouvante de Renata qui se débat entre ses responsabilités, les égarements d’autres et la pleine conscience de faire vivre de nombreuses femmes et hommes qui dépendent d’elle.

Une vraie réussite ce roman graphiste qui sera votre prochaine référence d’ouvrages italiens.

Xavier de la Verrie

Sara Colaone (dessin), Luca de Santis (scénario), Ariston hotel, Ici Même, mai 2019, 144 pages, 25,00 eur

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