Tchesmé, quand la Russie l’emporta sur les Ottomans
Bande dessinée historique… et maritime
Jean-Yves Delitte, dessinateur connu pour ses séries Belem, Tânatos ou Black Crow, publiées chez Glénat, anime une série chez ce même éditeur, « Les grandes batailles navales ». Chaque album est consacré à un affrontement sur mer qui a décidé ou influé l’Histoire et on a eu ainsi des récits graphiques des batailles du Jutland, de Midway, de Salamine ou encore d’Actium. Ici, on a droit à un album consacré à Tchesmé, un affrontement naval entre russes et ottomans totalement inconnu des français. Jean-Yves Delitte assure ici le scénario et le dessin.
Une victoire russe en mer Égée
Nous voici donc transportés en 1770, au large de la Grèce. Les Russes ont entrepris d’envoyer leur flotte affronter la Sublime Porte, avec le soutien d’insurgés grecs. Mais la Russie n’a pas encore une tradition maritime très forte et fait appel à des étrangers comme l’anglais John Elphinstone et aussi des officiers de l’armée de terre comme le lieutenant Gortchakoff, un cadet d’une grande famille, pour former les artilleurs. Ce dernier embarque à bord du Netron Menia et commence son travail. Il s’attire la sympathie d’un marin, Piotr, sur lequel il s’appuie. Mais quand Gortchakoff rappellera à Piotr le respect qu’il doit lui témoigner, ce dernier devient fou… alors que la bataille commence. Rapidement, les Ottomans sont en difficulté et leur escadre sera anéantie dans le port de Tchesmé.
Un récit bien mené
Jean-Yves Delitte doit adorer dessiner des navires de guerre et la mer : cela se sent dans cet album plutôt bien mené qui raconte un évènement qui a amené l’empire russe à enclencher le processus d’annexion de la Crimée, intéressant dans notre actualité rythmée par la guerre russo-ukrainienne. Delitte est cependant moins inspiré pour dessiner les visages mais tant pis, la mise en couleur est excellente. A lire pour découvrir comment une bataille navale peut déterminer l’issue d’une guerre.
Sylvain Bonnet
Jean-Yves Delitte, Tchesmé, Glénat, novembre 2024, 56 pages, 15,50 euros