Sintonia, futur envoûtant

Auteure de Rossignol (Le Bélial, 2023), novella qui a reçu le prix Utopiales 2023, Audrey Pleynet surprend et intrigue, suscitant aussi une certaine attente dans le milieu des amateurs de SF. Sintonia est son premier roman et est publié au Bélial.

Une famille anéantie… et qui renaît

« Toute sa famille était morte.

Il n’y avait pas plus grande certitude en ce monde. Talia ne pouvait compter que sur elle-même.

La nouvelle capa des Sintonia de Venise se positionna sur la banquette inconfortable du vaporetto, se drapa plus amplement dans son manteau. Quelques regards fusèrent dans sa direction. »

Bienvenue au 24e siècle. Le monde, après des guerres et des catastrophes écologiques, s’est reconstruit sur le modèle des Cités-États qui se protègent d’une nature capricieuse et hostile soit en étant en altitude, soit sous terre. Venise est devenue ainsi une grande puissance dirigée par le doge, où de grandes familles se partagent le pouvoir. La famille Sintonia, dirigée par des femmes, est une des plus puissantes, spécialiste de l’assassinat perpétré au moyen du « Diapason » : il s’agit de contrôle télépathique rendu possible par une nanite (bienvenue dans les nanotechnologies). Mais les Sintonia sont bientôt victimes d’un complot et éliminées sauf quatre d’entre elles. Chacune va vouloir se reconstruire, se venger et comprendre… comprendre même l’origine de leur société.

Un roman déconcertant et étonnant

Sintonia déconcerte par son rythme lent. L’intrigue prend du temps à se construire, à se définir, à se déployer. Mais, passé la première moitié, l’histoire prend une autre dimension jusqu’à son grand final qui, ma foi, laisse le lecteur pantois. Audrey Pleynet déborde de bonnes idées, parfois baroques (ces cités dans le ciel, sur le modèle des Cités-États de la Renaissance, waouh) mais l’ensemble fonctionne, soyons clairs. Sintonia est une preuve de son talent et on attend d’elle un très grand roman de science-fiction désormais.

Sylvain Bonnet

Audrey Pleynet, Sintonia, Le Bélial, illustration de couverture d’Aurélien Police, septembre 2025, 416 pages, 22,90 euros

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