Avec Harry Potter dans la Bibliothèque de Poudlard

La légende dit que le manuscrit d’Harry Potter a été refusé par tous les éditeurs avant qu’un dernier, au bord de la faillite, ne donne son accord à une J.K. Rowling, elle-même bénéficiaire de l’assistance sociale, en ces termes : « c’est votre premier, ce sera mon dernier, mais nous le ferons ensemble. » Ainsi naquit l’univers de Poudlard !

Vingt ans après (le premier tome Harry Potter a l’école des sorciers a été publié en 1997), J.K. Rowling et son éditeur maintenant à l’abri du besoin, Gallimard réédite dans un beau format semi-poche sous étui les trois livres qui complètent de l’intérieur l’univers magique du petit sorcier à lunettes le plus célèbre du monde.

Ces trois textes ont déjà été publiés (2001, 2009, 2013), et déjà réunis sous étui, mais cette réédition anniversaire est augmentée des très belles illustrations de Tomislav Tomic et bénéficie d’une belle mise en page, aérée et soignée, très agréable.

 

 

Les Animaux fantastiques

Norbert Dragonneau apparaît dans la première série romanesque avant d’avoir sa première série de films. C’est le meilleur connaisseur des animaux hors normes et son livre est le manuel scolaire de magizoologie le plus utilisé par les élèves de Poudlard tout au long de la série. On y retrouve quelques créatures ayant un rôle important comme le basilic, l’acromantula, ou le troll, ainsi que les différentes sortes de dragons affrontés lors du Tournoi des sorciers, mais aussi des bestioles moins évidentes comme le crabe de feu ou le porlock.

En complément du bestiaire, l’étude « qu’est-ce qu’un animal fantastique ? » propose une histoire de la classification et des normes (combien faut-il de jambes pour être une créature fantastique ?) mais l’on apprend aussi comment les dresser, comment ils vivent, ou comment les Moldus les voient.

Les animaux sont classifiés par le Ministère de la magie selon leur degré de dangerosité, de X : Animal ennuyeux à XXXXX :  Connu pour être un tueur de sorcier / Impossible à dresser ou à domestiquer.

Cette nouvelle édition contient en outre 6 nouvelles créatures et une préface inédite de J.K. Rowling, « à ne publier que dans la “version pour sorciers” »… Et bien sûr on retrouvera le nifleur rendu célèbre par le film tiré des aventures de Norbert Dragonneau !

 

 

Le Quidditch à travers les âges

Le sport favori des sorciers, le Quidditch, a une histoire, des règles, des héros. Tout au long des romans le quidditch apparaît, soit pour signaler Harry Potter (le plus jeune attrapeur !), soit comme spectacle et lieu d’affrontement avec l’armée de Voldemort, soit pour marquer la rivalité entre les maisons.

Après une étude sur l’évolution du balai volant, le livre propose une étude amusante sur les anciens jeux de balais qui pourraient être à l’origine du quidditch, lui-même vieux de plus de 800 ans. Suit l’histoire du quidditch et son évolution, l’apparition du vif d’or, élément clé des jeux modernes, ainsi que des « précautions anti-moldus », conseils précieux même si certains n’ont pu s’empêcher de tenter d’adapter ce noble art en course moldue pataude ! Quelle est la meilleure équipe, l’irlandaise ou la hongroise ? Quel est le meilleur club ? Qui sont les joueurs légendaires ? Vous saurez tout sur ce jeu emblématique, que vous possédiez ou non le Nimbus 2000…

La page de garde, fac-similé de l’édition se trouvant à Poudlard, nous permet de découvrir le nom des élèves qui ont déjà emprunté ce lire, et vous, pauvres moldus, vous le lisez après Cédric Diggory ou Hermione Granger !

On saura maintenant que le quidditch est la version moderne du Jeu des marais de Queerditch, dont témoigne un écrit du XIe siècle : « Ces maudits rustres venus de l’autre côté des marais ont repris leur jeu stupide sur des balais volants. Une grosse boule de cuir est tombée dans mes choux. J’ai jeté force maléfices à l’homme qui courait la reprendre. »

Les Contes de Beedle le Barde

C’est sans doute le livre le plus fameux parce que le plus présent dans la série romanesque. Ces cinq contes sont là pour donner de l’épaisseur à l’univers de Harry Potter, ce sont les histoires traditionnelles que les mères racontent aux enfants… nos contes de Perrault.

Parfois violents, cruels, drôles, mais toujours moralisateur, ces contes où la mort est omniprésente servent avant tout à instruire les jeunes sorciers. Le Sorcier au coeur velu est une manière de Roméo et Juliette sombre et gore. Babitty Lapina et la souche qui gloussait pose la mort comme frontière absolue qu’on ne traverse pas deux fois. Le Sorcier et la Marmite sauteuse montre combien il est préférable de rester un magicien bienfaiteur plutôt que de pencher du côté obscur… La Fontaine de la Bonne Fortune, qui fait apparaître un personnage de moldu, conforte l’idée qu’on ne peut pas tout résoudre avec la magie (et revient sur l’antimolduisme qui sévit dans l’école de Poudlard). Et c’est le Conte des trois frères, qui contient l’énigme des Reliques de la Mort, qui est le plus connu, ayant été transposé dans un magnifique dessin animé en jeux d’ombres au coeur du film éponyme.

Cinq contes qui enseignent aux enfants la tolérance, la bienveillance, la modération et l’entraide, au travers d’histoires sombres et de détails à faire frissonner un moldu !

L’édition est établie à partir des runes originales et traduite par Hermione Granger, ce qui n’ôte rien, et chaque conte est suivi d’un commentaire par le Professeur Albus Dumbledore lui-même.

 

 

L’univers d’Harry Potter est très addictif, et on appréciera les efforts de J.K. Rowling et de l’éditeur pour donner l’impression qu’il s’agit de vrais livres issus des étagères de l’école de magie, écrits par des magiciens célèbres (dont Albus Dumbledore !)

Redécouvrez ces trois livres indispensables pour mieux comprendre l’univers de J.K. Rowling et faîtes une bonne action, car les droits d’auteur de la vente de ce coffret seront reversés à l’organisation humanitaire Comic Relief et Lumos Foundation.

 

Loïc Di Stefano

J.K. Rowling, La Bibliothèque de Poudlard (Les Animaux fantastiques, Le Quidditch à travers les âges, Les Contes de Beedle le Barde), traduit de l’anglais par Jean-François Ménard, édition sous étui, Gallimard Jeunesse, octobre 2017, 38,70 euros

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