Britannia, tome 1

Britannia tome 1Envie de changer un peu de contexte ? Pensez à Britannia ! Peter Milligan développe une intrigue mêlant Antiquité romaine et monstres lovecraftiens. Avec en prime, les superbes dessins de Juan José Ryp. Une curiosité à découvrir.

 

 

60 ans après Jésus Christ. Par le passé, le soldat de la légion Antonius Axia s’est illustré lors du siège de Tigranocerte. Les Vestales, influentes prêtresses de Rome, le chargent alors de sauver une des leurs, enlevée par une secte démoniaque. Antonius parvient à délivrer la jeune femme après avoir affronté un terrible démon. Le combat laisse le soldat dans un état mental proche de la folie. Les Vestales soigne son corps et son esprit grâce à leur magie et leur don de guérisseuses.
Six ans plus tard, ayant développé ses compétences d’observation et de déduction bien au-delà de la moyenne, Antonius s’est reconverti en enquêteur (ou « déceleur »). Mais Néron entend parler de mystérieux massacres en Bretagne, région conquise par ses troupes. Il oblige alors Antonius à se rendre sur place pour enquêter…

 

Britannia tome 1

 

Un contexte historique inhabituel : l’Antiquité

Avec Britannia, Peter Milligan propose une histoire au contexte original et rare. En effet, les comics ayant pour théâtre l’antiquité romaine ne sont pas légions. Peter Milligan soigne le décor et prend le temps de présenter cette période au lecteur, que ce soit par une explication sur le rôle déterminant des Vestales ou carrément des articles de fond (malheureusement pas traduits dans la version française). Bien entendu, on n’échappe pas à quelques arrangements avec l’histoire, mais l’objectif n’est pas d’écrire un documentaire historique mais bien un récit mêlant histoire et fantastique. Car comme on va le voir, Britannia joue aussi la carte de l’épouvante.

 

Britannia tome 1

 

HP Lovecraft contre les légions

Dans Britannia, Antonius Axia mène l’enquête sur des meurtres commis dans un bastion romain de Bretagne. Le héros doit se méfier de la légion, pas ravi que Néron veuille fouiner dans leurs affaires, mais aussi des autochtones. À savoir des prêtres et sorciers bretons qui maîtrisent les arcanes de la magie et peuvent invoquer des créatures démoniaques. Et là, Britannia prend une tournure curieuse, puisque très vite l’intrigue vire au film d’épouvante, avec meurtres sanglants, rituels païens et créatures que n’aurait pas renié HP Lovecraft. Peter Milligan mélange adroitement les genres, et développe une intrigue passionnante, dans laquelle les vieux démons du héros pourraient bien venir le hanter. Au sens propre, évidemment.

 

Britannia tome 1

 

Des dessins sensuels mais aussi gores

Avec Britannia, le dessinateur espagnol Juan José Ryp livre peut-être bien son meilleur travail. Il a commencé dans la bande dessinée pornographique, et il doit lui en rester un petit quelque chose : ses Vestales sont sensuelles. Juan José Ryp est un illustrateur qui charge ses planches de détails. On y reviendra très vite sur Boojum avec la récente réédition de la triogie Black Summer – No Hero – Super Gods. Dans Britannia, il allège un tout petit peu cet aspect de son dessin, ce qui donne un résultat beaucoup plus léger. D’un autre côté, Juan José Ryp se surpasse lorsqu’il faut dessiner des scènes de combats sanglants, et Britannia ne manque pas de passages gores. Âmes sensibles, s’abstenir. Les autres, précipitez-vous sur ce comics tout particulièrement réussi et chaudement recommandé.

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Peter Milligan (scénario), Juan José Ryp (dessin), Britannia, tome 1, traduit de l’anglais par Mathieu Auverdin, Bliss Comics, février 2018, 128 pages, 14,95 euros

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