Les lieux de Napoléon, sa légende en 66 endroits
Un jeune historien prolifique
Conservateur au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Charles-Eloi Vial s’est imposé auprès du public des amateurs de la période révolutionnaire et impériale comme un auteur à suivre ces dernières années. Citons parmi ses réussites La famille royale au Temple (Perrin, 2018), 15 août 1811 l’apogée de l’Empire(Perrin, 2019) ou encore sa biographie magistrale de Marie-Antoinette (Perrin, 2024). Tenant le rythme d’un livre par an (comment fait-il ?), il publie en ce début d’année Les lieux de Napoléon, une autre manière de revisiter l’itinéraire de Napoléon Bonaparte.
Un homme en mouvement, des lieux improbables

En cinquante et une années de vie, Napoléon Bonaparte a vécu, pour des séjours de durée variable, en pas mal de lieux dont… les navires. Napoléon fait partie des souverains français qui ont le plus pris la mer, lors de l’expédition d’Égypte mais aussi lors de son voyage vers Sainte-Hélène, sans compter tous ses allers-retours entre la Corse et le continent dans sa jeunesse. Napoléon a aussi vécu dans des palais en territoire occupé, comme le palais Serbelloni ou Schönbrunn à Vienne (en 1805 et en 1809) sans compter le Kremlin. A chaque fois, une petite armée constituée de ses officiers d’ordonnance et de sa maison doit assurer sa subsistance mais aussi son confort.
La même maison dans chaque palais
Napoléon a hérité de la monarchie un certain nombre de palais dont les Tuileries ou Versailles (qu’il restaure après avoir songé à le démolir), sans compter Saint-Cloud ou la Malmaison. A chaque fois, quelque soit le lieu, Napoléon a besoin de retrouver des habitudes, un mode de fonctionnement, certains aménagements ou types de meubles. S’il assume ses devoirs curiaux, Napoléon vit au fond dans son intérieur comme un bourgeois, accessible à ses proches. Charles-Eloi Vial nous raconte ici une histoire pas si habituelle et c’est très réussi.
Sylvain Bonnet
Charles-Eloi Vial, Les lieux de Napoléon, Perrin, janvier 2025, 560 pages, 26 euros