Communisme : 1917 la révolution bolchevique

Commémoration, anniversaire…

 

En Histoire, l’agenda éditorial est souvent rythmé par les anniversaires et les commémorations des grands évènements. Ainsi, 2017 vit le centenaire de la Révolution d’Octobre et de la naissance du premier régime communiste de l’histoire, la Russie soviétique. Stéphane Courtois, auteur du Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997) et d’une biographie très remarquée de Lénine, l’inventeur du totalitarisme (Perrin, 2017), s’est ici entouré de spécialistes internationaux pour analyser Octobre et ses conséquences, y compris en termes de crimes de masse pour un numéro spécial de la revue Communisme, publiée par les éditions Vendémiaire.

 

Des contributions variées et de qualité

Après une brève introduction de Courtois rappelant qu’il ne faut pas surtout pas oublier (et idéaliser) Lénine, à qui Staline doit tout, on enchaîne avec une analyse d’Ettore Cinella sur le rapport entre Révolution russe et révolution bolchevique : il y eut février avant octobre, un moment plein de promesses marqué ensuite par la désintégration de l’Etat face à une guerre menaçante. Françoise Thom, maître de conférences à Paris-IV, donne aussi d’excellentes pages sur les débuts de la diplomatie bolchevique, où de l’art d’exploiter au maximum faiblesses et divisions chez l’adversaire, une doctrine qui perdura jusqu’à 1991. N’oublions pas le Komintern, ici décrit par Antonio Elorza, dont le but était simple : exporter la révolution à tout prix.

 

Une révolution durable

Nikita Petrov décrit bien aussi les bourreaux de la terreur soviétique, dont Beria, Iagoda et Iejov furent les plus sinistres représentants. Le reste de l’ouvrage évoque aussi l’influence d’Octobre sur le monde, de l’Asie (raconté ici par Pierre Grosser) à l’Allemagne et la Hongrie, sans compter la France ou bien sûr la Chine.

Au final, qu’en retirer ? la révolution d’Octobre marqua le siècle, comme un séisme dont les répliques se font sentir longtemps après. S’il échoua en 1917-1921 à s’exporter en Europe, la victoire de 1945 lui permit d’étendre sa doctrine et ses structures à l’Europe de l’est et à la Chine en 1949 : un autre sujet pour Communisme. En tout, l’aveuglement de certains disciples, tel Aragon (un des trois meilleurs écrivains français du XXe siècle), laisse a posteriori pantois…

 

Sylvain Bonnet

Stéphane Courtois (sous la direction de), Communisme : 1917 la révolution bolchevique, novembre 2017, Vendémiaire, 320 pages, 26 euros

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