La proie, thriller à succès de Deon Meyer

Auteur à succès

Ancien journaliste pour un quotidien sud-africain, Deon Meyer s’est lancé depuis 1994 dans l’écriture de romans. Traduit en français dès le début du XXIe siècle, il remporte un certain succès auprès des amateurs de polars et de thrillers. Il est consacré par le grand prix de littérature policière avec Jusqu’au dernier (Seuil, 2002) et le prix Mystère de la critique avec Les Soldats de l’aube (Seuil, 2003) en 2004. Depuis 2005, il raconte les enquêtes de Benny Griessel, policier du Cap, alcoolique. À travers ses polars, c’est bien sûr les turpitudes de l’Afrique du Sud post-apartheid que Meyer raconte. La Proie est son dernier roman.  

Un complot inattendu  

La vie professionnelle d’un policier où d’une policière tourne autour d’un dossier à trois rabats, juste deux centimètres plus grand qu’un feuillet A4. Esthétiquement parlant, ce n’est pas un beau document. Le dossier est fait d’un carton mince et bon marché, dont la couleur brun clair est souvent comparée avec mépris à celle des déjections malodorantes des bébés. 

Au Cap, Griessel essaie de reconstruire sa vie et a comme projet de demander en mariage sa compagne. Sa bonne foi ? il a arrêté de boire.. Voici cependant que lui et son équipier Vaughn Cupido sont mis sur une enquête a priori impossible : le cadavre d’un homme projeté d’un train, le Rovos, a été retrouvé. L’homme s’appelle Johnson Johnson (oui, bon le nom… Silence dans les rangs) et est un ancien flic. Les deux compères enquêtent et rien ne colle, rien n’enclenche à leur grande frustration. Johnson a appelé un type des services spéciaux avant sa mort et… rien.

Pendant ce temps à Bordeaux, Daniel Darret travaille à la restauration des meubles anciens. Darret est un ancien de la branche militaire de l’ANC. On le recontacte pour une mission très spéciale : assassiner le président actuel de l’Afrique du Sud, responsable de la corruption du pays. Daniel se laisse convaincre. Au final, les vies de Darret et Griessel finiront par se croiser et surtout se heurter…  

Un produit efficace mais…  

La Proie, voilà, disons-le simplement, relève plus du thriller que du polar mais c’est efficace. Il y a du suspense, des rebondissements et on tourne les pages avec une certaine nervosité (on veut savoir comment ça finit !). Bien. Après, on a du mal à s’intéresser aux personnages, malgré beaucoup d’efforts de l’auteur. Le roman se termine par la demande en mariage de Griessel !

Malgré bien des notations intéressantes sur l’évolution sociale de l’Afrique du Sud, ce thriller souffre d’une histoire parfois compliquée. Et d’une certaine tendance à la sentimentalité… Les nombreux fans adoreront et les autres liront autre chose (Manchette ?).    

Sylvain Bonnet

Deon Meyer, La Proie, traduit de l’afrikaans par Georges Lory, Gallimard, « Série noire » août 2020, 576 pages, 18 eur

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