Le Professeur qui lisait des histoires d’amour

Ami du romantisme à l’eau de rose, de la gentillesse et des belles histoires, installez-vous confortablement, le premier tome du manga Le Professeur qui lisait des histoires d’amour est fait pour vous !

trio amoureux

La cinquantaine, Jun-woo vit avec sa grande fille d’une trentaine d’année. Il est professeur à l’université et universellement apprécié pour sa gentillesse. Veuf depuis une vingtaine d’année, le souvenir de feue son épouse ne le quitte pas, et il divertit sa mélancolie en lisant des histoires d’amour. C’est aussi un peu une manière de vivre, de sentir son cœur battre à nouveau. Mais deux personnes vont venir perturber son petit bonheur tranquille. Sa fille, et son autrice favorite.

Sa fille a enfin décidé de quitter le cocon. C’est difficile de laisser son père seul ainsi, sans plus de compagnie que ses histoires. Mais elle est amoureuse, n’ose lui avouer parce qu’elle a peur qu’il ne comprenne pas, alors elle parle de son indépendance…

Et son autrice favorite. Depuis un certain temps, elle est en panne d’inspiration. Pris d’un élan qui l’étonne lui-même, il lui écrit pour lui dire combien ses histoires l’aident et qu’il attend la suite avec impatience. Contre toute attente, une relation d’abord simplement épistolaire, puis un peu plus que cela, se noue entre eux. Ils vont se rencontrer pour qu’elle réussisse grâce à lui à passer au-delà de ce moment délicat.

Mais le lecteur l’aura compris avant ce professeur bien trop gentil : l’autrice n’est autre que l’amoureuse de sa propre fille.

de l’eau de rose de qualité

La narration tisse avec beaucoup de soin les liens entre les personnages, et prend le temps d’installer le climat propice à l’épanouissement des cœurs. Les trois personnages vivent chacun à leur rythme, avec leurs propres secrets et leurs failles, et le récit de leur histoire commune est une broderie délicate et précise, où chaque moment compte, même les apparentes longueurs et digressions sur la culture coréenne.

Si les dessins manquent un peu de détails, c’est qu’il s’agit d’une transposition d’un webtoon (manga publié directement sur Internet et destiné à une consommation rapide). Il y a beaucoup d’espace laissé en blanc ou occupé par les phylactères, mais la focalisation sur les émotions des personnages est une vraie réussite.

Abordant le sujet délicat de l’amour après l’amour, l’amour d’un homme d’âge mûr et l’amour lesbien, Le Professeur qui lisait des histoires d’amour n’est pas dégoulinant ni trop sucré. C’est une délicieuse plongée à l’eau de rose la plus délicate, joliment raffinée. Et bien que le lecteur sache tout ce qui se trame, les surprises et les émotions sont au rendez-vous. La suite, l’histoire se tenant en 5 tomes a priori, est attendue avec impatience !

Loïc Di Stefano

Angram, Le Professeur qui lisait des histoires d’amour, tome 1, Vega-Dupuis, “KFactory”, avril 2024, 288 pages, 16 euros

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