Elric le nécromancien, la magie d’une adaptation exemplaire
Le scénariste Julien Blondel a entrepris depuis quelques années d’adapter le cycle d’Elric en bande dessinée, avec l’accord de l’auteur Michaël Moorcock. Les quatre premiers albums ont été réalisés avec le duo de dessinateurs Robin Recht/ Didier Poli tandis que le réalisateur Jean-Luc Cano est venu épauler Blondel. Pour Elric le nécromancien, c’est Valentin Sécher qui se charge du graphisme, Blondel ayant déjà travaillé avec lui sur une adaptation de Conan, L’heure du dragon, déjà chez Glénat.
Les quêtes du loup blanc
Nous voici donc Elric, le dernier empereur sorcier de Melniboné, qui a détruit son île (il faut avoir lu le tome 4, La cité qui rêve) et qui boit seul dans une taverne, avec son épée magique Stormbringer. Elric ne se remet pas la mort de son grand amour, Cymoril, qui avait pris sa place sur le trône de Melniboné. Une femme vient l’aborder : elle est issue du peuple de Myyrrhn, s’appelle Shaarilla et embauche Elric pour retrouver le livre des dieux morts. Cette quête l’amène à faire la rencontre de Tristelune d’Elwehr, qui devient son amie. Mais la quête échoue. Peu de temps après, Elric est contacté par Yishana, la reine de Jharkor et va la voir. Une tour du chaos s’est implanté sur son territoire et son amant, le sorcier Pan Tangien (grands rivaux des melnibonéens) Theleb K’aarna, n’y comprend rien. Yishana séduit Elric et les voici tous deux partis pour élucider ce mystère.
Une grande réussite
Après avoir refermé l’album, on reste à réfléchir un instant puis on le rouvre, on le feuillette. Pourquoi?
On a lu les histoire d’Elric adolescent. On a donc ici une certaine attente concernant les adaptations en bande dessinée de l’univers de Moorcock et les premiers albums pilotés par Julien Blondel étaient, enfin une bonne surprise, plutôt bons. Ici, le résultat dépasse les attentes, grâce à Valentin Sécher. Très à l’aise pour dépeindre un univers surnaturel, sa mise en couleurs (car il s’est occupé ici de toute la partie graphique) est à couper le souffle. La séquence où Elric et Yishana pénètrent dans la tour du chaos est par exemple magistrale. Enfin, Sécher sait dessiner de très belles femmes, et elles sont nombreuses dans l’univers du Melnibonéen. On vous recommande très chaudement cet album.
Sylvain Bonnet
Julien Blondel & Jean-Luc Cano &Valentin Sécher, Elric le nécromancien, Glénat, avril 2024, 72 pages, 15,95 euros