La sociologie de la littérature

Gisèle Sapiro est directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Spécialiste de sociologie des intellectuels, de la littérature et de la traduction. Dans Sociologie de la littérature elle nous propose de faire un tour d’horizon de la littérature en tant que « fait social » tout en interrogeant les domaines de l’édition, des médias, comme des rapports sociaux de classe, de genre et de race. 

Dans le premier chapitre, l’auteure fait un bref exposé des théories qui considèrent la littérature comme « un univers spécifique ayant ses logiques propres ».

Elle dresse ensuite le panorama des conditions de production et de circulation des œuvres. Elle décrit les rapports que les pouvoirs politiques, économiques et religieux entretiennent avec la littérature. Depuis le XVIIIe siècle, le champ littéraire aurait gagné en autonomie, il n’empêche que le rôle social de l’écrivain est soumis aux contraintes parfois contradictoires du marché et de l’accumulation du capital symbolique.

Ni pur reflet d’une infrastructure, ni pure création originale 

Dans le troisième chapitre elle expose l’état des réflexions concernant la  « sociologie des œuvres ». Elle estime qu’il faut dépasser la contradiction entre analyse interne et analyse externe : on ne pourrait réduire une œuvre à ses conditions sociales de production, non plus à la pure singularité d’un créateur individuel. 

Le dernier chapitre final décrit les différents acteurs d’une sociologie de la réception, des instances de médiation (éditeurs, critiques, manifestations culturelles…) à la lecture solitaire.

La première édition de ce livre date de 2014. Il dresse encore un état des lieux intéressant, bien que synthétique, de la sociologie de la littérature. 

Mathias Lair

Gisèle Sapiro, Sociologie de la littérature, La Découverte, novembre 2024, 127 pages, 11.00 euros

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